Dans un contexte de tensions diplomatiques accrues, notamment avec l’Algérie, le ministre malien de la Défense, le général Sadio Camara, a affiché une détermination sans faille quant à la souveraineté du Mali. Ses déclarations, prononcées à l’issue du Conseil supérieur de la Défense nationale présidé par le chef de l’État, Assimi Goïta, soulignent une transformation profonde de l’armée malienne. Le ministre a insisté sur le fait que toute tentative d’intimidation ou de déstabilisation serait vaine.
Réaffirmation de la souveraineté malienne
Le général Sadio Camara a clairement exprimé la position du Mali face aux critiques internationales. « Ceux qui pensent nous intimider et nous déstabiliser se trompent lourdement », a-t-il déclaré avec assurance. Il a ajouté que ces acteurs seraient confrontés à leur propre arrogance, à l’image de ceux qui les ont précédés et qui ont fini par le regretter amèrement. Cette prise de parole intervient dans un climat régional complexe, marqué par des crispations diplomatiques.
Les relations entre Bamako et Alger connaissent actuellement une période délicate. La récente décision de l’Algérie de fermer son espace aérien aux avions maliens a entraîné la suspension des vols d’Air Algérie vers Bamako, une mesure intervenue peu de temps après leur reprise. En réponse, les autorités ont appliqué le principe de réciprocité, illustrant une volonté de ne pas céder aux pressions extérieures.
Le ministre de la Défense a élargi sa critique à l’ordre international actuel. Il a dénoncé les effets déstabilisateurs de cet ordre sur la région du Sahel, une zone confrontée à de nombreux défis sécuritaires. « Les peuples dignes et jaloux de leur souveraineté sont confrontés aux défenseurs d’un ordre international dont les effets se ressentent un peu partout en Afrique », a affirmé le général Camara, pointant du doigt les ingérences étrangères perçues par le régime malien.
Ces déclarations surviennent alors que la France, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, fait face à une hostilité manifeste de la part de la junte malienne. En mai 2022, Bamako avait pris la décision de rompre ses accords militaires avec Paris. Cette rupture a marqué la fin des opérations conjointes menées contre les groupes jihadistes, telles que Serval et Barkhane, signalant un changement d’orientation stratégique pour le Mali.
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Transformation et ambitions de l’armée malienne
Malgré ce contexte tendu, le ministre de la Défense a mis en lumière les progrès significatifs réalisés par l’armée . « L’armée malienne de 2025 n’a rien à voir avec celle de 2020 », a-t-il affirmé avec conviction. Il a salué un effort considérable en termes de renforcement des capacités militaires, attribuant cette avancée à la vision du chef de l’État, au soutien de la population et au courage des soldats sur le terrain.
Le président Assimi Goïta a réaffirmé sa détermination à poursuivre la consolidation d’une armée puissante et respectée. Il a donné de nouvelles directives dans ce sens, soulignant que cette armée ne permettra plus jamais que l’État soit affaibli. Cette ambition traduit une volonté forte de garantir la sécurité et la souveraineté du pays face aux défis internes et externes.