Dans un entretien exclusif accordé au média ivoirien Abidjanshow la semaine écoulée, le mystique Aziz 47 a évoqué le niveau de la musique moderne d’inspiration traditionnelle en Côte d’Ivoire. Ceci, comparativement au coupé-décalé et le zouglou.
La musique tradi-moderne en péril : Aziz 47 critique le manque d’industrie discographique
Pour ceux qui s’y connaissent, la musique moderne d’inspiration traditionnelle en Côte d’Ivoire, a peut-être. Néanmoins, depuis maintenant quelques années, elle est moins promue que les autres genres. Si plusieurs ont fait le constat, un seul est arrivé à oser le dire en public. Il s’agit en effet du mystique Aziz 47. « Pour que le Coupé-décalé ou le Zouglou soient à un certain niveau aujourd’hui, leurs promoteurs ont dû en faire une industrie discographique. Ils mettent les moyens pour que leurs artistes soient là où ils sont. », a-t-il commencé à expliquer à Abidjanshow.
Par la suite, Aziz 47 a déploré ce qui semble être un manque d’intérêt des opérateurs culturels et mécènes pour la musique moderne d’inspiration traditionnelle en Côte d’Ivoire. « Sans vous mentir, le tradi-moderne n’a pas encore de promoteurs. Aucune industrie ne promeut la musique d’inspiration traditionnelle que je fais. Que ce soit moi, Tigresse Sidonie, Adeba Konan, Amani Djoni, Soro N’Gana… chacun se bat à sa façon pour faire connaître sa musique. Si tu demandes à Yabongo Lova, il va te montrer son producteur. Personnellement, je n’ai pas de producteur. Tu demandes, à Amani Djoni, il te dira qu’il est son propre producteur. Adeba Konan se bat pour s’autoproduire, etc. Voilà un peu les difficultés rencontrées par les artistes qui pratiquent la musique moderne d’inspiration traditionnelle. », dit-il.
Pour finir, Aziz 47 a affiché toute son amertume face à la situation vu que certains mélomanes semblent ne pas comprendre l’importance de la musique du terroir qui valorise pourtant le riche patrimoine artistique et culturel local. « Lorsque tu fais un tel travail, et que des gens disent “Aziz chante quoi ?”, ils oublient que depuis 2019 à Variétoscope c’est mon morceau qui a remporté, et ça continue jusqu’à aujourd’hui. C’est une satisfaction personnelle. Dans ma musique, je fais la promotion de notre culture, au niveau de toutes les danses : Adjoss, Samassa, Ziglibithy, Zaouli, Yatchana…J’en fais la promotion dans ma musique. Donc, étant médium, je continue le combat que je fais déjà, dans mon domaine, en mettant en avant notre culture, notre connaissance ancestrale. », a conclu l’artiste mystique.