L’État du Niger au Nigeria prend une décision audacieuse pour stimuler sa connectivité numérique. En supprimant les traditionnels droits de passage pour l’installation de la fibre optique, il ouvre la voie à un déploiement plus rapide et moins coûteux des infrastructures de haut débit sur son territoire. Cette initiative s’inscrit dans un mouvement national où de plus en plus d’États nigérians reconnaissent l’importance cruciale de la fibre optique pour le développement socio-économique.
Accélérer le déploiement du haut débit
L’État du Niger a officialisé cette mesure par un décret gouvernemental daté du 2 septembre 2024, comme l’a confirmé Suleiman Isah, le commissaire aux technologies de la communication et à l’économie numérique de l’État. « Un permis unique de 500 000 nairas (environ 311,56 dollars américains) remplace désormais les anciens frais de droit de passage », a-t-il précisé lors d’un entretien avec Techcabal. Cette approche simplifiée vise à encourager les opérateurs à investir davantage dans l’expansion du réseau de fibre optique à travers l’État. Déjà en mars 2024, une entreprise privée avait bénéficié d’une exonération similaire pour le déploiement de 40 km de fibre optique dans la capitale de l’État, montrant une volonté politique claire en faveur de cette technologie.
Cette décision de l’État du Niger intervient dans un contexte où le gouvernement fédéral nigérian exerce une pression croissante sur les autres États pour qu’ils adoptent des mesures similaires. L’objectif national est de généraliser l’accès au haut débit à travers tout le pays. Un projet ambitieux prévoit l’installation de 90 000 km de fibre optique à l’échelle nationale, représentant un investissement d’environ 2 milliards de dollars américains. Cependant, la concrétisation de ce réseau pourrait être entravée par la persistance des frais de droit de passage dans certains États.
Actuellement, les frais de droit de passage au Nigeria s’élèvent à 145 nairas par mètre linéaire. Ce tarif résulte d’un effort d’harmonisation initié en 2017 par le gouvernement fédéral en collaboration avec les 36 États du pays. Avant cette initiative, les coûts variaient considérablement d’un État à l’autre, oscillant entre 4 000 et 8 000 nairas. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) souligne que de nombreux États n’appliquent pas le tarif standardisé, entraînant des surcoûts importants, pouvant atteindre jusqu’à 70 %. « Le coût global du déploiement de la fibre optique au Nigeria pourrait diminuer de 15 % si les États appliquaient les tarifs harmonisés », estime la GSMA.
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Vers une adoption nationale ?
L’initiative de l’État du Niger représente un pas significatif vers l’accélération du déploiement du haut débit dans la région et potentiellement à l’échelle nationale. Cependant, la suppression généralisée des frais de droit de passage est encore un objectif lointain. Le gouvernement fédéral ambitionne une élimination complète de ces redevances d’ici la fin mai. Jusqu’à présent, avant l’annonce du Niger, seuls onze États avaient pris cette mesure : Zamfara, Katsina, Anambra, Kebbi, Nasarawa, Bauchi, Adamawa, Kaduna, Ekiti, Imo et Plateau. L’engagement croissant des États à éliminer ces barrières financières est un signe encourageant pour l’avenir de la connectivité au Nigeria.
