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Le Niger, le Burkina Faso et le Mali envisagent sérieusement de tourner la page du Franc CFA. Cette décision, motivée par un désir de souveraineté totale, pourrait redessiner le paysage économique de l’Afrique de l’Ouest. Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne, a clairement exprimé cette volonté lors d’une déclaration télévisée.
L’Alliance des États du Sahel et l’avenir du FCFA
Le 11 février, Abdourahamane Tiani a annoncé à la télévision nationale du Niger que l’Alliance des États du Sahel (AES) envisageait de se doter d’une monnaie commune. Cette initiative marquerait une étape cruciale vers l’indépendance économique des trois pays. « La monnaie est une étape de sortie de cette colonisation », a-t-il déclaré. Les dirigeants de l’AES affirment que leurs pays possèdent des experts monétaires compétents. « Et au moment opportun, nous déciderons », a ajouté Tiani.
Pour le général Tiani, « la monnaie, c’est un signe de souveraineté ». Les États de l’AES sont « engagés dans un processus de recouvrement de leur souveraineté totale ». Il a souligné que « il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France ». Cette déclaration reflète une volonté de rompre avec le passé et de construire un avenir économique plus autonome.
En novembre 2023, les ministres de l’Économie et des Finances de l’AES avaient recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement. Ces mesures visent à renforcer la coopération économique entre les pays de l’alliance. La mise en place d’une monnaie commune pourrait entraîner le retrait de ces pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
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Les implications d’une telle décision
La sortie de l’UEMOA et l’abandon du FCFA auraient des conséquences économiques importantes. Les trois pays devront mettre en place une nouvelle politique monétaire et établir des partenariats économiques solides. La création d’une monnaie commune nécessitera une coordination étroite entre les États membres de l’AES.
Cette initiative pourrait également avoir un impact sur les relations avec la France et la CEDEAO. Les tensions politiques et économiques pourraient s’intensifier dans la région. Cependant, les dirigeants du Sahel semblent déterminés à poursuivre leur projet. Ils estiment que cette décision est essentielle pour garantir la souveraineté et le développement de leurs pays.