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La récente décision des États-Unis d’imposer des droits de douane de 21 % sur les produits en Côte d’Ivoire suscite de vives inquiétudes chez les entrepreneurs locaux. Cette mesure, prise en réciprocité des taxes de 41 % appliquées par la Côte d’Ivoire aux produits américains, menace de freiner les échanges commerciaux et d’impacter négativement l’économie ivoirienne.
Si certains, comme l’artisan chocolatier Axel Emmanuel Gbaou, se montrent confiants, d’autres, à l’image de Moulaye Tabouré, fondateur de la plateforme commerciale Anka, redoutent une baisse significative de leurs ventes.
Côte d’Ivoire : l’impact redouté sur les exportations
L’annonce de ces nouvelles taxes a créé un climat d’incertitude parmi les entrepreneurs ivoiriens. Ils craignent une diminution de leurs exportations vers les États-Unis, un marché crucial pour de nombreux secteurs.
Moulaye Tabouré, à la tête d’Anka, une plateforme qui permet aux artisans africains de vendre leurs produits en ligne, exprime sa préoccupation : « 21 %, c’est très proche de ce que l’Europe avait fait avec 20 % de TVA. Une fois que ça a été annoncé, les volumes ont d’abord baissé de 30 % et ça a eu un effet pervers qui, sur les mois et années qui ont suivi, ont conduit à ce que le volume qu’on faisait de vente vers l’Europe, à vendeur égal, a été divisé par 2 sur l’année ».
Il craint que cette nouvelle mesure n’entraîne une perte considérable de revenus pour les entrepreneurs africains, avec des répercussions sur leurs employés et leurs activités.
Lire aussi : Côte d’Ivoire taxée à 21 % par les nouvelles mesures douanières des USA
Axel Emmanuel Gbaou, un artisan chocolatier, adopte une attitude plus optimiste. Il estime que sa clientèle aisée ne sera pas affectée par cette hausse des prix : « Les personnes qui achètent nos chocolats n’ont que faire de l’argent ou de la taxe, ils ne regardent pas le prix ». Cependant, il reconnaît que la situation pourrait être différente pour d’autres secteurs.
L’avenir de l’AGOA en question
Une interrogation demeure quant à l’avenir de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). Cette loi permettait jusqu’à présent à de nombreux produits ivoiriens, tels que la noix de cajou et les fèves de cacao, d’être exportés vers les États-Unis sans droits de douane supplémentaires. L’application de ces nouvelles taxes pourrait remettre en cause les avantages offerts par l’AGOA, ce qui inquiète les exportateurs ivoiriens.
L’annonce de ces nouvelles taxes est encore récente et ses conséquences à long terme restent à évaluer. Les prochains mois seront cruciaux pour observer l’impact de cette mesure sur les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis.
