RDC : conflit à l’Est, 1 Milliard $ de recettes en péril

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La situation sécuritaire préoccupante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a des répercussions économiques majeures. Depuis le début de l’année 2025, l’avancée des rebelles du M23/AFC dans des zones clés telles que Goma, Bukavu et Masisi paralyse l’administration et freine considérablement l’activité économique régionale. Cette instabilité croissante met en péril une part substantielle des revenus attendus par l’État congolais pour l’année en cours.

Impact économique direct du conflit en RDC

Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a révélé l’ampleur du manque à gagner pour les caisses de l’État. Il a précisé que « 4,5% des ressources budgétaires de la République démocratique du Congo échappent actuellement au contrôle de l’État à cause du conflit dans l’Est ». Sur la base des prévisions de la Loi de finances 2025, qui table sur des recettes de 51 553,6 milliards de francs congolais, ce déficit pourrait atteindre 2 319,9 milliards de FC, soit près d’un milliard de dollars américains.

Le gouvernement en RDC reconnaît la gravité de cette situation financière délicate. Malgré les défis sécuritaires, le ministre Fwamba a affirmé que « des stratégies sont actuellement mises en place pour combler ce fossé », bien que la nature de ces mesures n’ait pas été explicitée. L’atteinte de l’objectif gouvernemental d’augmenter de 30% les recettes internes par rapport à 2024 apparaît incertaine dans ce contexte. Les recettes douanières et accises, attendues à 7769,1 milliards FC, figurent parmi les plus touchées par la paralysie des échanges commerciaux à l’est et le blocage des activités portuaires régionales.

La Loi de finances 2025 elle-même souligne la persistance de l’insécurité dans l’est du pays. Elle identifie cette situation comme « l’un des risques majeurs pesant sur les finances publiques ». Cette instabilité menace non seulement l’équilibre budgétaire de l’État, mais aussi sa capacité à financer des politiques publiques essentielles pour le développement du pays. De plus, elle fragilise considérablement la stabilité économique globale de la RDC.

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Conséquences budgétaires et ajustements

Au-delà de la diminution des recettes attendues, l’augmentation des dépenses militaires exerce une pression budgétaire supplémentaire sur le gouvernement congolais. Une décision récente, intervenue en mars 2025, a conduit au doublement du salaire des militaires et des policiers. Cette mesure, initialement non prévue dans le budget, a nécessité des ajustements financiers importants.

Face à cette nouvelle charge, le gouvernement a dû prendre des décisions difficiles. Il a été contraint de renoncer à certaines dépenses publiques, dont les détails n’ont pas encore été communiqués officiellement. Ces arbitrages budgétaires témoignent des contraintes financières accrues auxquelles l’État est confronté en raison du conflit persistant dans sa partie orientale. La situation humanitaire dans la région, non mentionnée dans cet article, pourrait également engendrer des dépenses imprévues supplémentaires.

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