Sénégal : fin de la récréation pour les médias non conformes

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Le gouvernement sénégalais serre la vis autour des médias qui ne respectent pas la législation en vigueur. Un arrêté ministériel récent ordonne la cessation immédiate de toute activité pour ces organes de presse. Cette décision, annoncée par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, marque une étape importante dans la régulation du secteur médiatique sénégalais.

Mesures drastiques contre la non-conformité

L’arrêté ministériel, rendu public le jeudi 24 avril 2025, est sans équivoque. Il cible tous les supports médiatiques, qu’ils opèrent en ligne ou non. La mesure s’appuie sur le Code de la presse de 2017 et sur un décret d’avril 2024 qui définit les attributions du ministre.

Les médias en ligne qui enfreignent l’article 178 du Code de la presse doivent stopper leurs diffusions immédiatement. Ils s’exposent à des sanctions sévères, comme le prévoit l’article 193. De même, les entreprises de presse écrite qui ne se conforment pas aux articles 66 à 72 sont sommées d’arrêter leurs parutions. Des sanctions sont également prévues pour elles, notamment aux articles 194, 195, 200, 203 et 204. Les médias audiovisuels qui fonctionnent sans l’autorisation requise par l’article 94 du Code sont aussi concernés. L’arrêté leur enjoint d’interrompre leurs émissions sans délai.

L’article 5 de l’arrêté est particulièrement clair. Il stipule que toute personne qui diffuse des contenus provenant de médias non conformes ou des fausses nouvelles encourt des sanctions pénales. Cette disposition vise à responsabiliser non seulement les médias eux-mêmes, mais aussi ceux qui relaient leurs informations.

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Volonté gouvernementale de restaurer l’ordre

Selon les autorités sénégalaises, cette décision a pour objectif de garantir un espace médiatique respectueux des lois et de l’éthique professionnelle. Cette action survient peu après une déclaration ferme du Premier ministre Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale. Il avait annoncé une politique pénale de « tolérance zéro pour toute diffusion de fausse nouvelle ». Le Premier ministre avait insisté sur le droit de chaque Sénégalais à voir son honneur « sauvegardé et préservé ».

Cette initiative gouvernementale témoigne d’une volonté affichée de mettre de l’ordre dans le paysage médiatique sénégalais. Elle intervient dans un contexte où la prolifération de l’information en ligne et la diffusion de fausses nouvelles sont devenues des préoccupations majeures. Reste à voir comment cette mesure sera appliquée sur le terrain et quelles seront ses conséquences sur la liberté de la presse au Sénégal.

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