Tchad : encore neuf officiers radiés de l’armée pour « faute grave »

Le président de transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno poursuit avec une détermination implacable la restructuration de l’armée, orchestrant lundi dernier, une troisième vague de sanctions disciplinaires en l’espace de cinq jours seulement. L’objectif affiché de cette reprise en main est de rétablir une discipline rigoureuse et une loyauté sans faille au sein des rangs militaires.

Mahamat Idriss Déby Itno serre la vis : intensification des sanctions disciplinaires au sein des forces armées tchadiennes

Le chef de l’État tchadien a signé deux nouveaux décrets ordonnant la radiation immédiate de neuf officiers des effectifs de l’armée nationale, parmi lesquels figure un général. Selon le gouvernement, il est reproché aux officiers mis en cause, des « fautes graves » dont la nature n’a pas été explicitée. Cette décision marque la troisième salve de sanctions disciplinaires visant des membres de l’armée en moins d’une semaine.

Ces actions coup de poing, relayées par le ministère de la Défense, s’inscrivent dans une volonté manifeste de reprendre le contrôle de l’appareil militaire. Ce contexte est marqué par des tensions sécuritaires persistantes aux frontières et une ambition clairement affichée de réformer en profondeur les Forces de défense et de sécurité tchadiennes.

Les radiations prononcées ce 14 avril font suite à celles des 9 et 11 avril derniers, qui avaient déjà provoqué des remous considérables au sein des cercles militaires et politiques. Ces précédentes sanctions avaient notamment ciblé le général d’armée Abdelrahim Bahar Mahamat Itno, un cousin germain du président, suspecté d’« intentions de rébellion », ainsi que plusieurs officiers de rang inférieur, à l’instar du sous-lieutenant Djibrine Tidjani Abbas, qui avait été rétrogradé avant d’être définitivement exclu.

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Bien que le gouvernement n’ait pas divulgué les détails précis des nouvelles « fautes graves » invoquées pour justifier ces radiations, plusieurs sources concordantes suggèrent que ces décisions seraient liées à des suspicions de déloyauté envers le régime ou d’implication dans des activités subversives.

Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie globale visant à renforcer le contrôle et la discipline au sein de l’armée tchadienne. Dans le sillage de la récente menace d’attaque formulée par le numéro deux de l’armée soudanaise, les autorités ont initié un recensement physique exhaustif des troupes. Désormais, tout militaire absent sans justification est automatiquement considéré comme déserteur.

Après la mort de son père Idriss Déby Itno au front, Mahamat Idriss Déby Itno s’est engagé à réformer une armée longtemps critiquée pour son clientélisme et ses divisions internes. Cette série de radiations au sein de l’armée tchadienne, d’une ampleur et d’une fréquence inédites, illustre un durcissement significatif de la position du pouvoir envers sa propre hiérarchie militaire, signalant une ère de reprise en main autoritaire.

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