Tension Mali-Algérie : les deux pays saisissent le conseil de sécurité de l’ONU

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Dix jours après la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne près de la frontière, la crise diplomatique entre le Mali et l’Algérie prend une dimension internationale avec la saisine de l’ONU. Les deux nations ont simultanément adressé des correspondances au Conseil de sécurité des Nations unies, signalant ainsi leur profond désaccord sur cet événement. Cette démarche, bien que n’étant pas une plainte formelle déposée auprès de l’ONU, illustre une volonté commune de porter le différend devant la scène mondiale.

Notification de désaccord à l’ONU

Les lettres, datées du 7 avril et obtenues par RFI, contiennent les déclarations officielles des gouvernements malien et algérien concernant cet incident. Le Mali y dénonce catégoriquement un « acte d’agression » perpétré par l’armée algérienne, allant même jusqu’à accuser l’Algérie de complicité avec des groupes terroristes actifs dans la région.

De son côté, l’Algérie a vivement réagi en fustigeant une violation flagrante de son espace aérien par le drone malien. Alger dénonce également une « tentative de manipulation orchestrée par les autorités de transition maliennes » dans cette affaire.

Malgré la véhémence des accusations et le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en signe de protestation, ni le Mali ni l’Algérie n’ont officiellement saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour demander une action spécifique ou une réunion d’urgence sur la situation.

Selon une source diplomatique au sein du Conseil, « aucun appel à l’action spécifique n’a été formulé », ce qui souligne le caractère informel de cette double notification. La source précise que l’envoi de ces documents vise principalement à informer le Conseil de l’existence d’un désaccord bilatéral, sans pour autant déclencher une procédure formelle au sein de l’instance onusienne.

Un élément notable dans ce contexte est la présidence tournante du Conseil de sécurité, actuellement assurée par la France. L’Algérie occupe également un siège de membre non permanent au sein de ce même conseil. Cette configuration particulière est perçue par certains observateurs comme peu favorable à un traitement ouvert et impartial du dossier.

Un expert en droit international, interrogé par RFI, estime que cette démarche des deux pays demeure stratégique. Il souligne qu’« Elle prépare le terrain pour d’éventuelles actions futures, tout en signalant aux autres membres du Conseil qu’un différend susceptible d’impacter la stabilité régionale est en cours. ».

Lire aussi : Drone malien détruit : appel Cédéao au dialogue Alger-Bamako

Appel régional au dialogue

Face à cette escalade des tensions, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a également pris position. Dans un communiqué rendu public le 9 avril, l’organisation régionale a lancé un appel pressant au dialogue entre le Mali et l’Algérie. La Cédéao exhorte les deux nations à privilégier le recours aux mécanismes régionaux existants afin de résoudre leur différend de manière pacifique et constructive. Cette prise de position de la Cédéao souligne l’inquiétude régionale face à cette crise diplomatique naissante et la nécessité de trouver une solution africaine à ce problème.

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