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La Côte d’Ivoire a démontré sa forte capacité de mobilisation financière en levant un montant impressionnant de 454,2 milliards de francs CFA sur le marché régional de l’UEMOA. Cette opération d’adjudication de titres publics, qui s’est déroulée le mardi 22 avril 2025, a concerné sept maturités différentes, s’étalant de un à sept ans. L’engouement des investisseurs pour cette émission témoigne de la confiance qu’ils accordent à la signature ivoirienne au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.
Succès ivoirien sur le marché de l’UEMOA
L’opération visait initialement à lever 430 milliards FCFA, mais elle a rencontré un vif succès avec une sursouscription notable de 105,63%. L’État ivoirien a absorbé intégralement ce montant, ce qui marque la plus importante levée de fonds jamais réalisée par le Trésor ivoirien sur ce segment du marché régional. « Avec cette levée, l’Etat ivoirien repousse les limites du marché et montre qu’il peut mobiliser des volumes exceptionnels sur l’ensemble de la courbe des taux », a souligné UMOA-Titres dans son communiqué. Ce volume reste cependant légèrement inférieur aux 457 milliards FCFA mobilisés par le Niger en avril 2024.
Les titres proposés comprenaient un bon du Trésor à 364 jours, trois obligations à deux ans, ainsi que des obligations à trois, cinq et sept ans. Les montants mobilisés pour chaque échéance ont varié considérablement, allant de 4 à plus de 132 milliards FCFA. Cette diversification des maturités proposées a permis d’attirer un large éventail d’investisseurs avec des horizons de placement différents. La forte participation à cette opération a été principalement le fait des investisseurs ivoiriens, signe d’un ancrage solide sur le marché domestique.
Les rendements obtenus lors de cette émission ont montré une légère augmentation du coût de financement pour la Côte d’Ivoire, comparé aux semaines précédentes. Le bon du Trésor à un an a été placé à un taux moyen pondéré de 7,19%, alors qu’il était de 6,60% lors de l’émission du 8 avril. Concernant les obligations à deux ans, les rendements ont atteint entre 7,36% et 7,38%, en hausse par rapport au taux de 6,79% observé précédemment. De même, la ligne à trois ans s’est établie à 7,49% contre 6,84% lors de la dernière émission similaire.
La ligne à cinq ans a enregistré un taux de 7,64%, légèrement supérieur aux 7,62% précédents. Seule l’obligation à sept ans a affiché un rendement en baisse, s’établissant à 6% contre 6,79% deux semaines auparavant. « Cette capacité à lever massivement, y compris sur des maturités longues, dans un contexte régional de tensions budgétaires et monétaires, semble renforcer son statut d’émetteur de référence au sein de l’UEMOA », a précisé UMOA-Titres. Il est intéressant de noter que le Burkina Faso et le Bénin ont participé, de manière limitée, à la souscription de la ligne à cinq ans.
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Positionnement avantageux de la Côte d’Ivoire
Malgré cette légère remontée des taux, le coût du financement pour la Côte d’Ivoire demeure compétitif par rapport à d’autres nations de l’UEMOA. Le Mali, par exemple, a dû proposer un taux de 9,12% pour une obligation à trois ans lors de son émission du 16 avril. Le Burkina Faso, de son côté, a placé une obligation à sept ans à un taux de 7,70% le 9 avril. Ces écarts significatifs illustrent une perception différente du risque par les marchés financiers, avec la Côte d’Ivoire considérée comme un émetteur plus stable.
Au cours du premier trimestre et de la première semaine d’avril, la Côte d’Ivoire a mobilisé près de la moitié des montants levés par l’ensemble des huit États de l’UEMOA. Le pays a également finalisé un eurobond d’un montant de 1,75 milliard de dollars et émis ses premières obligations internationales libellées en francs CFA. De plus, la Côte d’Ivoire a procédé au rééchelonnement de 450 milliards FCFA de titres, une initiative visant à alléger les tensions sur ses finances publiques. Ces différentes opérations témoignent d’une stratégie proactive de gestion de la dette et d’une présence affirmée sur les marchés financiers.