La stratégie de la chaise vide de Laurent Gbagbo est désavouée par son grand ami Guy Labertit. Le socialiste français, actif pour l’arrivée de l’ex-chef de l’opposition ivoirienne au pouvoir en 2000, soutient même la candidature d’Ahoua Don Mello et comprend également celle de Simone Gbagbo.
Laurent Gbagbo lâché par Guy Labertit
La situation en Côte d’Ivoire emporte des tensions autour des élections présidentielles. Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam du PPA-CI et du PDCI-RDA ont été recalés par le Conseil constitutionnel. Deux hommes de gauche, Dr Ahoua Don Mello et Mme Simone Gbagbo, sont eux candidats. Le premier, membre du PPA-CI, au contraire de Simone Gbagbo qui a fondé le MGC, n’est pas soutenu par Laurent Gbagbo. Pour Guy Labertit, c’est inacceptable venant d’un démocrate.
Dans son intervention sur Décrypte l’Afrique, Guy Labertit a dénoncé la politique de la chaise vide de Laurent Gbagbo. Il a confié face à Théophile Kouamouo et Norbert Navarro :
« Dire qu’on n’appuiera pas la candidature d’Ahoua Don Mello, qui était quand même le rédacteur du manifeste du PPA-CI, c’est lui qui a contrôlé l’élection de 2000 (qui lui a permis de prendre le pouvoir)… Quand on est un homme politique de son envergure, qui a marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire, du continent africain et même qui a posé des problèmes au niveau des relations internationales dans le monde, parce qu’il s’est quand même agi de l’ONU, il faut aussi accepter, de son vivant, qu’on peut avoir un successeur pour défendre les mêmes causes. »
Guy Labertit reproche même à Laurent Gbagbo de ne pas avoir fait comme son ami Mahamadou Issoufou du Niger, qui, deux ans avant la fin de son mandat, avait investi le président Mohamed Bazoum comme successeur.
Pour le politicien français, la forme de désobéissance civile lancée par Laurent Gbagbo et son parti n’est pas une solution crédible, puisqu’il a l’occasion de soutenir un des deux candidats de la gauche pour inverser le rapport sur le terrain.
Guy Labertit rajoute même :
« J’ai eu beaucoup de débats avec M. Gbagbo et on peut dire que la décision qu’il a prise n’est pas une surprise, mais elle m’a déçu. »
