La production mondiale de vin a atteint en 2024 son niveau le plus bas depuis plus de six décennies, selon les estimations de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Alors que la consommation mondiale poursuit également sa baisse, le secteur viticole se voit contraint de repenser ses pratiques face à un avenir incertain.
Le vin : un déclin alimenté par des conditions climatiques extrêmes
L’année 2024 s’inscrit dans la continuité d’un déclin amorcé depuis 2022 dans l’industrie mondiale du vin. Selon un rapport de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) publié le 15 avril, la production globale de cette boisson a atteint seulement 225,8 millions d’hectolitres, marquant une chute de 4,8 % par rapport à 2023. Ce niveau est non seulement inférieur aux prévisions initiales (227 à 235 mhl), mais représente également le plus bas volume enregistré depuis plus de six décennies.
Les causes de cette chute historique de la production de vin sont principalement d’ordre climatique. Partout dans le monde, les vignes ont souffert de phénomènes extrêmes : gels précoces, fortes précipitations, sécheresses prolongées… Autant de facteurs qui ont lourdement affecté la productivité des exploitations viticoles.
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L’Europe, qui demeure le cœur historique de la production mondiale de vin, a été particulièrement touchée. En France, la production de vin a chuté à 36,1 millions d’hectolitres, son plus bas niveau depuis 1957, en raison d’un climat défavorable. Cette contre-performance française a permis à l’Italie de reprendre le titre de premier producteur mondial avec une production en hausse de 15 % sur un an, atteignant 44,1 mhl. L’Espagne, troisième grand acteur européen, affiche également une amélioration notable avec 31 mhl produits, soit une augmentation de 9,3 % par rapport à l’année précédente.
Dans l’hémisphère Sud, la production viticole a reculé pour la deuxième année consécutive, atteignant 45,8 mhl. L’Argentine se démarque avec une hausse de 23 %, tandis que l’Afrique du Sud enregistre une baisse de 5,1 %, son plus bas niveau depuis 2005, en raison de conditions climatiques défavorables.
Outre la baisse de la production, l’année 2024 a également été marquée par une diminution de la consommation mondiale de vin, qui est passée à 214,2 millions d’hectolitres, soit une baisse de 3,3 % par rapport à 2023. La demande s’est contractée sur plusieurs marchés majeurs, freinée par des prix élevés et un pouvoir d’achat affaibli sous l’effet de l’inflation.