La stratégie à adopter pour remplacer des membres de la Cour constitutionnelle a engendré un grabuge au sein de l’institution en Guinée ce lundi 5 mars.
Grande bagarre à la Cour constitutionnelle de la Guinée
En Guinée, le président de la Cour constitutionnelle est élu pour neuf ans. Mais l’effectif des conseillers de ladite institution est, quant à lui, renouvelable par tiers tous les trois ans. Ce procédé vise à conserver la mémoire institutionnelle de la République guinéenne. Ce lundi, trois conseillers de la cour constitutionnelle devraient en principe être remplacés pour sacrifier à cette coutume constitutionelle.
Dans le but d’éviter une substitution de façon sélective, Kèlèfa Sall, le président de la cour constitutionnel a preconisé un tirage au sort. Cette manière de faire n’a pas été du gout de certains conseillers. Ils ont aussitôt haussé le ton contre leur chef, allant jusqu’à réclamer sa destitution. Les sages de la République en sont presque venus aux mains.
Vue cette ambiance très confuse, le président de la Cour s’est retiré dans son bureau pour procéder au tirage au sort en présence de la presse. Aussitôt alerté, le président Alpha Condé est intervenu pour ramener le calme, interdisant par ailleurs la diffusion de ces évènements sur les antennes de la télévisions.
Rappelons cependant qu’un contentieux discret existe entre le président Condé et le président de la Cour constitutionnelle. C’était lors de la prestation de serment à la réélection du chef de l’Etat guinéen en 2015. Ce jour-là, Kèlèfa Sall s’était exprimé en ces termes : « Monsieur le Président de la République, gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes, car si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant. » Ceci pourrait expliquer cela.