A quelques mois de la présidentielle de 2020, Guillaume Soro et ses hommes craignent que certains des leurs ne soient enlevés ou assassinés à cause de leurs choix politiques qui rompent avec le RHDP parti unifié du Président Alassane Ouattara.
L’origine des conflits Guillaume Soro-RDR (Episode 4) racontée par Mamadou Traoré
Lorsque survint la crise postélectorale, ces faucons du RDR eurent une idée géniale. Celle de faire venir IB de son exil afin de contrôler le commando invisible animé au départ par les soldats et certains lieutenants de Guillaume Soro restés à Abidjan dans le cadre des missions de sécurisation des élections.
C’était une occasion en or pour eux de court-circuiter Guillaume Soro qui n’aura plus l’occasion de devenir de nouveau un héros. C’était également une occasion en or qu’ils donnaient à IB de régler ses vieux comptes avec Guillaume Soro,…à leur place.
C’était sans compter sur les ambitions d’IB qui se proclama Chef de l’Etat dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Malgré eux, Guillaume Soro qui fut nommé Premier Ministre et Ministre de la défense du Prado, prit le contrôle du maquis et réussi à capturer Laurent Gbagbo au grand dam d’IB et de ses soutiens dans l’appareil du parti.
Refusant de se soumettre à l’autorité du Prado qui venait de s’installer, IB continua sa défiance vis à vis de lui malgré qu’il lui ait ordonné de déposer les armes. C’est ainsi qu’il donna ordre à Guillaume Soro, son Premier Ministre et Ministre de la défense, en sa qualité de Chef suprême des armées, de mettre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire en mission afin de mater cette nouvelle rébellion d’IB qui était en train de naître.
Cela se solda malheureusement par la mort d’IB qui perdit la vie lors des affrontements qui ont opposé ses hommes aux forces républicaines de Côte d’Ivoire. Énième échec de ces caciques du RDR qui ont décidé de régler leurs vieux comptes avec Guillaume Soro dès que le Prado aura l’effectivité de son pouvoir. Une fois Guillaume Soro à la Primature, ces derniers ont vite fait d’encourager le PDCI à réclamer la Primature que lui avait promise le Prado.
Ainsi, il n’aurait plus l’occasion d’être au cœur de l’exécutif. Ainsi, il n’aurait pas l’occasion de faire la promotion de ses hommes et de les rendre forts. Ainsi, il ne pourrait plus bénéficier du colossal budget de souveraineté de la Primature. Pour ne pas donner l’impression qu’on le sanctionne, il faut le mettre au garage. Et l’Assemblée Nationale était toute trouvée pour servir de « dépotoir « .
Malheureusement pour eux, Guillaume Soro, l’homme qui sait transformer la boue en or, a fait de cette institution, une institution enviée de tous à travers sa diplomatie parlementaire. Et cela, ils ne le supportaient pas. Tant que le Président Blaise Compaoré, le mentor de Guillaume Soro était au pouvoir, ils rongeaient leurs freins. Il a fallut que l’ex Président du Faso perde le pouvoir pour qu’ils déroulent contre lui leur machine répressive dans le but de l’écraser car dénudé dorénavant de protection.
‘’Ils ont réussi à opposer Guillaume Soro et le vieux’’
La bataille actuelle qui oppose Guillaume Soro et ses hommes aux faucons du RDR, est la conséquence d’une vieille bataille qui a pris ses sources depuis la période de la rébellion. Cette bataille est l’épilogue d’un vieux conflit qui existait depuis l’époque de la Rébellion.
Les arguments selon lesquels Guillaume Soro et ses hommes offensent le chef de l’Etat, tentent de le déstabiliser sur le plan militaire, ne sont que de vains prétextes pour les neutraliser définitivement. Pour régler définitivement avec eux un vieux contentieux, pour les mettre en conflit avec le vieux. Aujourd’hui, ils ont réussi à opposer Guillaume Soro et le vieux. Chose qu’ils avaient tenté en vain hier. Et c’est triste.
Sinon, avant le prétexte des insultes envers le chef de l’Etat utilisé aujourd’hui par eux pour sanctionner Guillaume Soro et ses hommes, une guerre larvée, froide existait depuis longtemps entre certains faucons du RDR et eux. Et cela, depuis la période de la rébellion. Cette guerre a atteint son apogée aujourd’hui avec la démission forcée de Guillaume Soro à la tête de l’Assemblée Nationale, avec les emprisonnements de ses hommes, avec les menaces d’emprisonnement à leur égard, avec leur limogeage tout azimut de leur poste, avec leur assassinat.
Je reconnais que Guillaume Soro avait mûri depuis longtemps sa démission. Pour garder intact sa dignité longtemps bafouée par ces faucons. J’avoue également que je fais partie de ses conseillers qui l’ont encouragé à déposer le tablier, à libérer le tabouret afin de mettre fin aux chantages et aux humiliations qu’il subissait régulièrement.
Mais nous avons également convenu ne pas engager un bras de fer avec le Prado SAUF SI LUI MÊME DÉCIDE DE SE JETER DANS LE CHAMP DE BATAILLE POUR SOUTENIR SES PROTÉGÉS. Ces protégés qui n’ont pas le courage d’affronter seuls Guillaume Soro et qui préfèrent se cacher derrière le boubou du père. Aujourd’hui malheureusement, lo vié, Boua a décidé de prendre position dans la bataille qui oppose ses enfants. Au lieu de les séparer.
Et comme c’était prévisible, il reçoit des coups de la part de ses enfants frustrés d’être injustement traités par lui qui a décidé dorénavant de se mettre devant ses enfants froussards pour combattre ses autres enfants. Aujourd’hui, Guillaume Soro a démissionné du perchoir de l’Assemblée Nationale. Il est maintenant libre de se lancer en politique sans la pression de ses anciens alliés. Tout ce que nous demandons à Dieu, c’est qu’il étende Sa Main protectrice sur lui et ses hommes. Car ces mois qui viennent seront difficiles et passionnants pour lui et pour ses hommes que nous sommes.
Nous serons l’objet de toutes sortes d’intimidation, de menaces et de persécutions. Aucun de nous n’est désormais à l’abri d’un enlèvement ou d’un assassinat. Mais nous avons une devise commune dans notre groupe. UN POUR TOUS, TOUS POUR UN. Nous avons un slogan. QUAND C’EST DUR, SEULS LES DURS AVANCENT. Et nous avancerons, inchAllah, car nous sommes des durs. MERCI. Fin de l’épisode.