Selon une information publiée par l’Agence ivoirienne de presse (AIP), des éléments de la gendarmerie ont investi un site d’ orpaillage clandestin à Grand-Zatry, dans la sous-préfecture de Soubré. C’était le dimanche 15 décembre 2019. Les gendarmes ont mis aux arrêts trente et une personnes dont neuf mineurs.
Orpaillage clandestin, l’Etat dépassé par le phénomène ?
On se souvient que le mercredi 5 juin 2019, recevant des militants de son parti politique venus de Koumassi, Henri Konan Bédié avait ouvertement dénoncé le phénomène de l’orpaillage clandestin. « Je parlerai de faits troublants. D’abord, les conflits inter-communautaires ensuite, de ce que recouvre l’orpaillage en Côte d’Ivoire. Puisqu’on fait venir des étrangers armés, qui sont stationnés maintenant dans beaucoup de villages. S’ils sont armés, c’est pour servir à quoi ? », avait critiqué le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), avant de s’insurger contre ce hold-up sous couvert de l’orpaillage clandestin.
Ces propos du « sphinx » de Daoukro ont suscité la vive réaction des autorités ivoiriennes. Sidi Touré Tiémoko a condamné « cette sortie qui n’honore pas son auteur qui ne doit pas méconnaître les obligations liées à son statut ». Le porte-parole du gouvernement ivoirien, qui réagissait à travers un communiqué, a fait savoir que Bédié a « tenu des propos d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger, qui sont de nature à mettre en péril, au-delà de la paix et de la cohésion sociale, l’unité nationale et la stabilité du pays ».
Des mois plus tard, la gendarmerie nationale démantèle un site d’ orpaillage clandestin à Grand-Zatry, localité située dans la sous-préfecture de Soubré. Selon l’AIP qui donne l’information, les gendarmes ont interpelé 31 personnes, parmi lesquelles figurent neuf mineurs. Ces derniers ont confié qu’ils ont été recrutés au Burkina Faso afin de venir travailler sur des sites d’ orpaillage clandestin en Côte d’Ivoire. Ils sont rémunérés à hauteur de 10 000 francs CFA par mois.