Après l’option militaire, IBK entend prendre d’autres initiatives pour le retour de la paix dans son pays. Le Président malien a donc fait appel à son prédécesseur, Dioncounda Traoré pour mener les discussions avec les jihadistes du Nord-Mali.
Dioncounda Traoré veut dompter les jihadistes du Nord-Mali
Dioncouda Traoré a dirigé la transition militaire au Mali, après la chute du général Amadou Toumani Touré (ATT). Le coup de force du Capitaine Amadou Haya Sanogo n’aura pas empêché le Président de l’Assemblée nationale d’alors de faire respecter l’ordre constitutionnel dans son pays, en dépit d’une transition quelque peu tumultueuse.
Issus du même parti que son successeur, le Président IBK, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ), et collaborateurs de longue date dans le même gouvernement, les deux hommes d’État ont conservé cette bonne relation.
Homme de confiance du locataire du Koulouba (palais présidentiel malien), c’est à juste titre que Dioncouda Traoré a été nommé, en juin 2019, Haut représentant du Président malien pour le centre du pays. Il est chargé, à ce titre, de trouver des solutions idoines afin de mettre fin à l’insécurité au Mali.
Alors qu’il était président de la transition, Dioncouda avait en effet adressé, le 9 janvier 2013, un courrier au Président français, François Hollande, sollicitant un appui militaire de la France pour faire échec à l’avancée des groupes jihadistes sur Bamako.
Mais plus de sept (7) années après, cette option militaire a connu ses limites, d’autant plus le septentrion malien est toujours sous la coupe de ces jihadistes et autres groupes terroristes, qui continuent de dicter leurs lois dans l’Azawad.
Jeune Afrique, dans son numéro 3084 du 16 au 22 février 2020, a en effet indiqué : « Le 20 juin 2019, IBK l’a (Dioncounda Traoré, Ndlr) nommé Haut représentant pour le centre du pays. Censé trouver des solutions à l’insécurité et aux violences intercommunautaires, il a annoncé, à la fin janvier 2020, qu’il avait dépêché des émissaires auprès des chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa pour leur signifier qu’il était disposé à discuter avec eux. »
Ibrahim Boubacar Kéita, faut-il le rappeler, avait déclaré, lors d’une interview accordée à RFI et France 24, le 10 février dernier, qu’il allait engager des discussions avec les chefs jihadistes ci-dessus mentionnés. Dioncounda Traoré est, à n’en point douter, l’interlocuteur direct mandaté par Koulouba pour trouver une issue favorable à cette grave crise qui défigure le Mali.