Alpha Condé s’est ouvertement opposé à l’arrivée d’une mission de la CEDEAO dans son pays. Le président guinéen a confié à l’organisation sous-régionale qu’il n’est pas disposé à recevoir des émissaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest en vue de tenter de trouver une solution à la situation qui prévaut actuellement en Guinée. L’information émane de la Radio France inter (RFI).
Alpha Condé ne veut pas de la CEDEAO en Guinée
Les Guinéens sont appelés à se rendre dans les urnes le dimanche 1er mars en vue d’élire leurs députés et de se prononcer sur la modification de la Constitution souhaitée par Alpha Condé. Depuis des semaines, le pays fait face à de vives protestations de la part d’opposants et de la société civile qui dénoncent l’attitude du président de la République de la Guinée, soupçonné de vouloir tenter un passage en force, notamment par un 3e mandat.
On se rappelle que le 23 octobre 2019, des femmes avaient pris la rue pour dénoncer la révision constitutionnelle. La députée Tata Bah, qui prenait part à la marche, avait clairement accusé Alpha Condé d’être responsable de la mort de neuf Guinéens, tués lors d’une manifestation. « Nous sommes là ce matin pour qu’Alpha et ses milices arrêtent de tuer nos enfants parce qu’on en a marre », avait clamé la parlementaire guinéenne.
Quatre mois plus tard, la situation reste toujours tendue en Guinée. Alpha Condé a réquisitionné l’armée pour le scrutin du dimanche 1er mars. Il a appelé toutes les unités de l’armée de terre à se tenir en alerte à partir du mardi 25 février 2020. « Les unités de l’intérieur, 1ere, 2e, 3e et 4e régions militaires doivent organiser les patrouilles diurnes et nocturnes et cela les 28, 29, 1er mars, jusqu’au 3 mars dans leurs positions respectives », indique un communiqué du chef d’état-major de l’armée de terre.
À en croire RFI, la CEDEAO avait émis le souhait d’envoyer une mission de haut niveau en Guinée. La délégation devait être composée des présidents Muhammadu Buhari (Nigeria), Nana Akufo Ado (Ghana), Roch Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou (Niger). Mais la radio française fait savoir qu’ Alpha Condé a opposé un refus à l’arrivée de ladite mission sur le sol guinéen.