Interpellées le 13 août 2020, six femmes de Générations et peuples solidaires (GPS), notamment Anne-Marie Bonifon, coordonnatrice nationale du GPS, Henriette Sonnebo Guei, Naminata Koné, Kouignignon Irène Pan épouse Todé, ont été libérées le vendredi 27 janvier 2021. On apprend que la première responsable du mouvement proche de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire a fait un énorme sacrifice lors de leur arrestation.
Le film de l’arrestation des femmes de Générations et peuples solidaires
Jeudi 13 août 2020, répondant à l’appel de l’opposition ivoirienne, particulièrement du chef de file du Comité politique, pour une marche à Cocody, dans la capitale économique ivoirienne, contre le 3e mandat d’Alassane Ouattara, les femmes de Générations et peuples solidaires (GPS) sont descendues dans la rue. Conduites par Anne-marie Bonifon, ces soroistes ont voulu faire entendre leurs voix pour protester contre la candidature du patron du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) quand elles sont tombées entre les mains des forces de l’ordre.
Il faut rappeler qu’en ce moment, le pays connaissait une vive polémique autour de la candidature de l’actuel président ivoirien. Les opposants du régime d’Alassane Ouattara soutenaient fermement que la Constitution ivoirienne ne l’autorisait pas à briguer un 3e mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Du côté présidentiel, les partisans de l’unique Premier ministre de feu Félix Houphouët-Boigny avancent qu’au contraire, leur mentor avait bel et bien le droit de se porter candidat à l’élection de fin octobre 2020. En tout cas pour Anne-Marie Bonifon et ses « soeurs », il n’était pas question d’une candidature du chef d’Etat ivoirien.
Quand Anne-Marie Bonifon se sacrifiait pour le GPS
Après six mois de détention, ces militantes de GPS ont retrouvé la liberté le vendredi 27 janvier 2021. « Je suis très contente. Je dis d’abord merci à Dieu. Je dis un grand merci à Guillaume Kigbafori Soro parce que depuis le 14 août 2020, nous sommes ici à la MACA. Soro n’a jamais cessé de nous aider. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour nous aider. Un grand merci à Guillaume Soro. Nous sommes libres. On a notre Bac, on a notre doctorat. La lutte continue. On ne va jamais baisser les bras. Cela a été une formation militaire. Nous sommes devenues plus fortes qu’avant », a déclaré l’une d’elle à leur sortie de la MACA (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan). Anne Marie-Bonifon ne se trouvait pas en réalité avec les autres femmes. Mais comment a-t-elle été mise aux arrêts ?
Selon une information livrée par El Hadj Mamadou, fidèle compagnon du député de Ferké, le jour de la marche, Anne-Marie Bonifon ne se trouvait pas parmi les femmes arrêtées. Voyant que les militantes qu’elle conduisait lors de la marche, avaient été arrêtées, sans hésiter, elle s’est portée candidate à l’arrestation. « Traoré, tu imagines ce que j’allais dire au mentor ? Comment j’allais lui expliquer que je n’ai pas pu protéger les femmes de GPS de l’arrestation qu’elles ont subie ?Moi qui les conduisais pendant la marche ? Sans réfléchir, je me suis constituée prisonnière par solidarité pour elles. A GPS, la solidarité c’est notre credo. Et je ne pouvais y déroger », a confié la coordinatrice