En Mauritanie, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a été inculpé jeudi 11 mars. Au pouvoir entre 2008 et 2019, il est accusé de corruption suite à un rapport d’enquête parlementaire sur sa gestion du pays.
Ould Abdel Aziz inculpé, dénonce sa mise à l’écart de la scène politique
« La liste des chefs d’inculpation dressés contre lui par le parquet et sur lesquels le juge d’instruction doit statuer et enquêter, est longue et comporte notamment la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la dilapidation de biens publics, l’octroi d’avantages indus et l’obstruction au déroulement de la justice », a indiqué à l’ AFP une source proche du dossier.
La justice est en effet saisie depuis août 2020 du rapport d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur des faits présumés de corruption et de détournement de fonds publics pendant les années de pouvoir du président Ould Abdel Aziz.
En août 2020, il avait été interrogé plusieurs jours par les policiers et en est ressorti privé de son passeport. Pour rappel, Mohamed Ould Abdel Aziz est arrivé à la tête de la Mauritanie après un coup d’Etat militaire, avant d’être élu en 2009 puis en 2014.
Depuis l’accession au pouvoir en 2019 de Mohamed Ould Ghazouani, son dauphin, l’ancien chef d’Etat âgé de 64 ans est tombé en disgrâce et dénonce un « règlement de compte » orchestré par son ancien chef de cabinet.
Notons néanmoins qu’aucun mandat de dépôt n’a encore été requis contre l’ancien président. Cette inculpation fait suite à la publication d’un rapport d’enquête parlementaire sur sa gestion du pays, et qui avait poussé l’Assemblée nationale à saisir la justice.
Mohamed Ould Abdel Aziz inculpé: Sociétés, immeubles, appartements et parcs autos gelés
Fidèle à sa ligne de défense, M. Ould Abdel Aziz a refusé de collaborer et a passé la nuit dans les locaux de la police où il avait été ramené, dit-on dans son entourage.
L’enquête financière menée parallèlement à celle de la police a permis d’identifier et de geler ou saisir des sociétés, des immeubles et appartements, des parcs de véhicules, des sommes d’argent, rien qu’en Mauritanie, dit le parquet.
Ces biens sont évalués sommairement à l’équivalent de 96 millions d’euros, dont 67 millions revenant à l’un des suspects et 21 au gendre de celui-ci, a dit le parquet sans préciser s’il faisait référence à l’ex-président et son gendre.
L’ancien tout puissant président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a dénoncé en 2019 sa mise à l’écart de la scène politique: son successeur et ancien dauphin, et l’UPR, le parti qu’il a fondé il y a 10 ans, lui ont tourné le dos, cinq mois après son départ du pouvoir.
« L’UPR vit une crise profonde, il subit une action de sape, anticonstitutionnelle, dans l’illégalité absolue, de la part de gens qui ne sont même pas membres du parti, sur ordre du pouvoir », avait-il dénoncé avec amertume devant des journalistes.
Après sa prestation de serment le 1er août, M. Ghazouani a fait le ménage, limogeant l’ancienne garde présidentielle et ne conservant que six anciens ministres dans son gouvernement. Il a également mis la main sur l’UPR, dont l’immense majorité des députés s’est ralliée à lui.
Mohamed Ould Abdel Aziz réelu avec 81,94% des voix
L’investiture du Président Mohamed Ould Abdel Aziz pour un second mandat, s’est annoncée grandiose et un évènement d’une grande importance tant au plan national, régional qu’international.
En effet,le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz peut se prévaloir d’avoir été réélu pour un second mandat par une très large majorité des électeurs : 81,94%, avec un taux de participation considérable, symbole d’une grande confiance.