Samia Suluhu Hassan, la vice-présidente de la Tanzanie, devient la première femme à diriger le pays après le décès de John Magufuli, mercredi, d’une maladie cardiaque.
Tanzanie: Samia Suluhu Hassan succède au président John Magufuli, décédé
« Moi, Samia Suluhu Hassan, promets d’être honnête et d’obéir et de protéger la constitution tanzanienne », a déclaré la nouvelle dirigeante, vêtue d’une robe noire et d’un foulard rouge. S’engageant à assurer la stabilité du pays, Samia Suluhu Hassan a dit la « lourde charge » qu’elle aura à endosser.
« Je demande à tous les Tanzaniens de faire preuve de courage et de patience. Restons unis dans ces temps difficiles. Je vous assure que notre pays est stable, et qu’en tant que leader, je suis prête à reprendre là où mon prédécesseur s’était arrêté. Nous avons une Constitution à laquelle nous devons adhérer et qui est très claire sur la marche des choses suite à la mort d’un président en exercice. Je vous assure que rien de mal ne peut se produire», a-t-elle indiqué.
« Nous allons reprendre là où Magufuli s’est arrêté », a déclaré Mme Hassan dans une brève allocution. « Soyons patients et unissons-nous pour avancer », a-t-elle ajouté.
Fidèle du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) qui a gravi les échelons du pouvoir depuis 20 ans, Samia Suluhu Hassan avait annoncé mercredi soir la mort du président Magufuli. Elle doit rester au pouvoir jusqu’à la fin prévue du mandat de M. Magufuli, soit 2025.
Cette annonce n’a pas balayé les rumeurs le disant atteint du Covid-19, une maladie qu’il n’a cessé de minimiser. John Magufuli qui n’était plus apparu depuis le 27 février, est mort mercredi de problèmes cardiaques, a-t-elle déclaré.
Magufuli serait décédé depuis une semaine
Son principal opposant Tundu Lissu a assuré jeudi que, selon ses propres sources, Magufuli est mort du coronavirus « mercredi de la semaine dernière ». Le journal kényan Daily Nation, qui avait rapporté l’hospitalisation d’un « dirigeant africain » – référence implicite à Magufuli – dans un établissement de Nairobi, affirme également vendredi que Magufuli est décédé la semaine dernière.
Il est le deuxième dirigeant d’Afrique de l’Est à mourir dans des circonstances controversées, après le président burundais Pierre Nkurunziza, également sceptique sur le Covid-19 et décédé des suites d’une « insuffisance cardiaque » en juin après que sa femme a été transportée à Nairobi pour y être soignée du coronavirus.
M. Magufuli sera enterré jeudi prochain dans sa ville natale de Chato (nord-ouest), a annoncé Mme Hassan. Samia Suluhu Hassan devient ainsi la deuxième femme au pouvoir en Afrique après l’Ethiopienne Sahle-Work Zewde.