Suite au coup d’État survenu en Guinée-Bissau, la CEDEAO a dépêché une délégation pour rencontrer la junte. Cette première séance tenue à Bissau ressemble fortement à du déjà-vu. Le scénario s’annonce exactement comme ce qui s’est passé au Mali, au Niger, au Burkina Faso et en Guinée Conakry. La CEDEAO boude, montre ses muscles à travers des communiqués et, en face, le régime militaire se cache derrière des promesses d’une transition courte pour exécuter son agenda.
Guinée-Bissau : la CEDEAO rejoue exactement le même film qu’au Mali, au Niger et au Burkina
Lundi 1er décembre 2025, une délégation de la CEDEAO conduite par le président Julius Maada Bio a rencontré la junte militaire dirigée par le général Horta N’Tam. À l’issue de la rencontre, les deux parties ont qualifié leurs échanges de « fructueux ». Ça semble du déjà-vu, du déjà-entendu. La junte promet une transition d’un an, le temps de mettre de « l’ordre » et de transmettre le pouvoir aux civils.
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La CEDEAO se contente de cette promesse avec l’espoir que les résultats de l’élection présidentielle seront publiés. Pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, c’est la solution la plus adaptée, mais la junte s’y oppose. C’est déjà la désillusion pour la CEDEAO.Quelques heures après la séance avec la CEDEAO, la commission électorale, qui était déjà prête à communiquer les résultats avant le coup d’État, se ravise. Elle indique ne plus être en mesure de proclamer les résultats de l’élection présidentielle.
Selon plusieurs sources crédibles, ces résultats seraient en faveur du candidat de l’opposition, Fernando Dias. Il estime d’ailleurs que ce coup d’État est une invention du président Embalò, qui a vu son incapacité à renouveler son mandat.
Une fois encore, la CEDEAO, qui a déjà suspendu la Guinée-Bissau, ira certainement vers des sanctions économiques. Mais, comme d’habitude, les militaires vont s’entêter et persister dans le bras de fer. Après avoir perdu le Niger, le Mali et le Burkina Faso, la CEDEAO est fragilisée et la Guinée-Bissau pourrait envisager la même voie que les pays de l’AES.

