Henri Konan Bédié (HKB), 86 ans, dirige le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) depuis 1993, date de la disparition du père fondateur Félix Houphouët-Boigny. Après avoir tenté sans succès de revenir aux affaires, le « sphinx » de Daoukro se résout à passer la main. Mais comment l’ancien chef d’État prépare-t-il sa succession ?
Henri Konan Bédié et l’échec du CNT
Alassane Ouattara, 79 ans, après avoir annoncé son retrait de la scène politique, est revenu sur sa décision. En effet, le candidat désigné du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), Amadou Gon Coulibaly est décédé brutalement le 8 juillet 2020. Le président ivoirien a donc décidé de redescendre dans l’arène en briguant un 3e mandat à la tête de la Côte d’Ivoire.
Henri Konan Bédié, ancien allié du chef de l’État, ne l’entend pas de cette oreille. Pour le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ADO n’a pas le droit de briguer un autre mandat. « Non. La limite, c’est deux mandats, c’est écrit dans la Constitution. Un troisième mandat ne serait pas acceptable, ni pour moi ni pour le pays. S’il le fait, vous entendrez le tapage que cela fera », avait confié HKB à Jeune Afrique. Finalement, Alassane Ouattara défie l’opposition ivoirienne, avec à sa tête Bédié, et se présente à l’élection présidentielle de fin octobre 2020. Le CNT (Conseil national de transition), présidé par Henri Konan Bédié et monté par les adversaires du leader du RHDP a connu un cuisant échec. À la suite de cet épisode, HKB tourne la page et prépare sa succession.
Henri Konan Bédié prépare la relève
Le PDCI rêve de conquérir le pouvoir d’État perdu le 24 décembre 1999 dans un putsch. HKB a bien compris que la bataille de 2025 se prépare dès maintenant. La véritable équation est de trouver le candidat idéal pour porter le plus vieux parti politique ivoirien à la présidentielle de 2025.
« On est dans une guerre de positionnement, conclut un des proches conseillers de Bédié. Il a toujours réussi à anesthésier le parti et à garder le pouvoir. Mais cette fois-ci, sa marge de manœuvre est limitée et il ne peut pas de permettre de jouer avec le feu », a déclaré un proche de « N’zuéba » dans les colonnes de Jeune Afrique.
Les vives tensions au sein du PDCI ces derniers jours ont conduit l’époux d’Henriette Konan Bédié à procéder à une réorganisation. Il a mis sur pied le Comité politique afin de rendre le secrétariat exécutif moins indépendant.