Kémou Bogola Haba est détenu derrière les barreaux depuis juillet 2021. Membre de l’AND (Alliance nationale pour l’alternance démocratique) de Cellou Dalein Diallo, l’opposant guinéen a demandé à la justice de son pays de lui permettre de communiquer avec sa famille qui vit à l’étranger, affirme son avocat.
Kémou Bogola Haba parle depuis la prison
Cela fera bientôt deux mois que Kémou Bogola Haba croupit à la Maison centrale de Conakry. En effet, ce responsable du parti politique d’opposition ANAD (Alliance nationale pour l’alternance démocratique) est en détention préventive depuis le 16 juillet 2021. Récemment, l’opposant guinéen a manifesté le désir de rentrer en contact avec les membres de sa famille, établis à l’étranger. C’est du moins ce qu’affirme son avocat.
« M. Haba étant en détention provisoire et sa famille n’étant pas en Guinée, il souhaiterait pouvoir communiquer avec celle-ci, notamment par téléphone. M. Haba, même à supposé condamné, a droit à pouvoir communiquer, à ses frais, avec sa famille à plus forte raison, il est en détention préventive. Le principe de la présomption d’innocence voudrait qu’un détenu soit considéré comme innocent jusqu’à ce qu’il soit jugé par un tribunal indépendant, établi par la loi et à la suite d’un procès juste et équitable. Cela suppose que ses conditions de détention doivent être assez flexibles pour lui permettre de maintenir une relation adéquate avec sa famille, préparer son procès et obtenir ainsi toutes les facilités nécessaires à une vie décente même en étant en prison », affirme l’avocat de Kémou Bogola Haba dans une note dont Africaguinee.com a reçu copie.
Il faut rappeler que Kémou Bogola Haba, le responsable de la communication de l’ANADA, a été interpellé le 14 juillet 2021. Le pouvoir d’Alpha Condé lui reproche des faits d’ « atteintes aux intérêts de la Nation, offense au chef de l’État, troubles à l’ordre public ».
« Monsieur le Procureur, comme vous le savez, le législateur guinéen a prévu le respect des droits fondamentaux de chaque citoyen et cela même en étant en détention. Cela suppose avoir des conditions de détention adéquate afin de préserver l’équilibre mental et psychologique du détenu pour lui permettre d’être en mesure de préparer son procès et lui garantir ainsi un jugement juste et équitable. M. le Procureur, refuser à M. HABA la possibilité de communiquer avec sa famille équivaudrait à une double peine avant toute condamnation. Dès lors, je sollicite votre concours afin de permettre à mon Client de bénéficier l’application correcte de la loi », a soutenu l’avocat de Kémou.