Ce mercredi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné dix militants identitaires à des amendes de 1.000 à 3.000 euros. Ils avaient posté sur les réseaux sociaux une photo d’une banderole à connotation raciste pour protester contre la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, en juillet 2024.
Racisme contre Aya Nakamura : le verdict est tombé
Le 9 mars 2024, dix militants identitaires du groupuscule « Les natifs » postaient alors sur les réseaux sociaux la photo d’une banderole sur laquelle était écrit : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». L’injure raciste fait référence à la ville natale de la chanteuse au succès mondial, née à Bamako au Mali en 1995, mais aussi à son tube, « Djadja ».
La banderole était brandie sur l’île Saint-Louis à Paris, en réaction à l’évocation de la participation de la chanteuse à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Sur son compte X, le groupuscule identitaire regrettait aussi de « remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne ».
Des peines de quatre mois avec sursis à quatre mois d’emprisonnement ferme avaient été réclamées par la procureure, début juin, à l’audience. Elle dénonçait alors « la rhétorique haineuse » des mis en cause et « le caractère raciste et discriminatoire ». Le tribunal correctionnel de Paris a requalifié les faits. Il a été considéré qu’il ne s’agissait pas de provocation à la haine, ce que l’accusation avait estimé, mais d’injure publique aggravée. L’infraction est donc moins grave.
Deux des personnes poursuivies ont été condamnées à 3.000 euros d’amende ferme, l’un à 3.000 euros dont 1.000 euros avec sursis, quatre à 3.000 euros dont 2.000 euros avec sursis, et trois à 2.000 euros avec sursis. « Ce qui se joue aujourd’hui, c’est la question de la liberté d’expression et celle de l’indépendance du système judiciaire », avait pour sa part fait valoir l’un des prévenus, porte-parole des Natifs.