Burkina Faso : la junte sème le trouble avec sa liste de 32 personnes

Afficher les titres Masquer les titres

Au Burkina Faso, la publication d’une liste de 32 personnes recherchées par le gouvernement militaire sème la controverse. Cette initiative, qui mêle figures du terrorisme et voix critiques, suscite de vives inquiétudes quant à un durcissement autoritaire du régime. La société civile et les organisations de défense des droits humains expriment leur profonde préoccupation face à cette escalade.

Burkina Faso : Jihadistes et opposants sur la même liste

Le gouvernement burkinabé a rendu publique une liste de 32 personnes activement recherchées. Parmi elles, des chefs de groupes jihadistes notoires comme Jafar Dicko, figure de proue d’Ansarul Islam. Ce dernier, dont la tête avait déjà été mise à prix, est accusé de diriger des attaques terroristes dans le pays. La liste inclut également d’autres leaders jihadistes, intensifiant ainsi la lutte contre le terrorisme.

Cependant, la liste ne se limite pas aux terroristes. Des journalistes et des personnalités politiques y figurent également. Abdoulaye Barry et Newton Ahmed Barry, anciens responsables électoraux, sont accusés de vouloir déstabiliser le régime. Cinq cyberactivistes en exil, dont Naïm Touré et Aminata Raschow, sont aussi ciblés. Ces derniers critiquent ouvertement le pouvoir militaire en place.

Réactions et inquiétudes internationales

La publication de cette liste a provoqué une vague de réactions, notamment de la part des défenseurs des droits humains. Human Rights Watch dénonce un « climat de terreur » instauré par la junte militaire. « Cette démarche est une tentative de réduire au silence ceux qui critiquent le régime et d’intimider la société civile », affirme l’organisation. L’opposition y voit une dérive autoritaire, où les critiques sont assimilées à des actes de terrorisme.

Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte, justifie cette liste par la menace des « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur ». Il évoque des complots contre la stabilité du Burkina Faso. Ce discours divise la population, entre ceux qui soutiennent les mesures de sécurité et ceux qui craignent une atteinte à la liberté d’expression.

Répression croissante et tensions

Depuis le coup d’État de 2022, le Burkina Faso vit sous un régime militaire qui justifie ses actions par la lutte contre le terrorisme. Les attaques terroristes et les arrestations de militants et de journalistes se multiplient. L’inclusion de journalistes et de cyberactivistes sur la liste des personnes recherchées renforce la perception d’une répression ciblée.

« La publication de cette liste envoie un message clair : la répression contre toute forme d’opposition politique ou médiatique semble se durcir », souligne un observateur. Cette escalade des tensions inquiète la communauté internationale, qui appelle au respect des droits humains et à la liberté d’expression.

Lire aussi : Burkina Faso : Ibrahim Traoré proclame la révolution, fin de la démocratie

Un climat de peur et d’incertitude

La publication de cette liste a plongé le Burkina Faso dans un climat de peur et d’incertitude. Les journalistes et les militants craignent pour leur sécurité. La junte militaire, quant à elle, justifie ses actions par la nécessité de maintenir l’ordre et de lutter contre le terrorisme.

La situation reste tendue et les tensions entre le gouvernement militaire et la société civile risquent de s’intensifier. La communauté internationale appelle à la prudence et au respect des droits humains.

Donnez votre avis

Soyez le 1er à noter cet article



Afrique sur 7 est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :