Coup d’État au Bénin : une décision radicale du Burkina Faso?

Coup d’État au Bénin : Talon mis sous pression par les pays de l'AES ?

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Dans l’affaire de la tentative de coup d’État au Bénin, le Burkina Faso a-t-il pris une décision radicale mais finalement pas si surprenante ? Alors que les autorités béninoises traquent encore les auteurs du coup manqué, le palais présidentiel de Ouaga pourrait regarder les choses sous un autre angle.

Tentative de coup d’État au Bénin : le Burkina Faso du côté de Pascal Tigri

Cela fait plusieurs années déjà que les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), Burkina Faso, Mali et le Niger se plaignent de la passivité des autorités béninoises vis-à-vis d’individus présents sur leur territoire pour tenter de les déstabiliser. Cotonou faisait jusque-là la sourde oreille avant d’être lui-même victime d’une tentative de coup d’État qui aurait pu emporter le régime du Président Patrice Talon.

L’armée régulière a certes pris le dessus dans la guerre contre les putschistes, mais plusieurs d’entre eux, y compris le colonel Pascal Tigri, meneur de la tentative du coup d’État manqué, sont dans la nature. Des rumeurs l’annoncent sur le territoire de l’alliance de l’AES, plus précisément au Burkina Faso. Il semblerait que Ouaga pense à accorder l’asile politique au Colonel Pascal Tigri.

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Le Burkina Faso assumera-t-il une éventuelle protection du Colonel Pascal Tigri

Si ces rumeurs véhiculées par les activistes proches de l’AES se vérifiaient, cela voudrait dire une chose : que les autorités de ces pays ont décidé de jouer la carte de la réciprocité avec le Bénin, jusque-là sourd aux appels à arrêter les déstabilisateurs des pays de l’Alliance des États du Sahel réfugiés sur place.

Tout comme le Burkina Faso, le Mali et même le Niger qui reprochent au Bénin d’héberger et de protéger certains individus complices de tentatives de coup d’État dans leur pays, l’AES pourrait vouloir protéger les putschistes pour créer en CEDEAO la même crainte d’un renversement de régimes.

Une telle position des États de l’AES renforcerait les tensions entre les deux blocs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’AES.

Le Bénin ne cache pas l’aide dont il a bénéficié de la France pour venir à bout de ses putschistes. De l’autre côté, les trois pays sahéliens qui ont renforcé leurs capacités militaires ne font aucun mystère du protectorat dont ils bénéficient de la part de la Russie.

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Le risque d’embrasement de la zone ouest-africaine deviendrait évident si les pays de l’AES venaient à afficher leur soutien aux militaires en fuite au Bénin. Potentiellement, une telle position assumée du trio pourrait faire planer sur les États de la CEDEAO la même menace qu’au Bénin..

Ou une protection non-assumée ?

Un autre cas de figure est fort possible, mais tout aussi générateur de tensions en Afrique de l’Ouest. L’AES peut faire le choix d’assister les putschistes béninois en fuite sans jamais confirmer ces rumeurs qui circulent. Pour autant, suffisamment d’informations peuvent expressément filtrer en direction des dirigeants béninois pour les maintenir sous tensions permanente.


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