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Burkina Faso : un homme en prison pour homosexualité

Au Burkina Faso, l’homosexualité constitue une infraction prévue et sévèrement punie par la loi. Le sieur K.M a fait les frais de cette intransigeance affichée par les autorités burkinabè contre les pratiques homosexuelles. Le mis en cause explique qu’il s’est retrouvé dans cette pratique après avoir été victime d’un viol collectif à l’âge de 7 ans.

Burkina Faso : il écope d’un an de prison ferme pour homosexualité

La chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga II a jugé un homme pour homosexualité et pratiques assimilables. Le prévenu serait originaire d’un pays voisin au Burkina Faso. À la barre, il a reconnu les faits et plaidé coupable.

Selon l’accusation, le prévenu pratiquerait également de la prostitution en se faisant passer pour une femme à travers son habillement. Un fait que l’accusé a confirmé, affirmant avoir déjà eu des relations avec une centaine d’hommes, moyennant un gain mensuel estimé à 800 000 FCFA. Conscient que la pratique est interdite au Burkina Faso, le prévenu avoue qu’il avait le projet de quitter le pays.

Le verdict du Tribunal est resté fidèle à la réquisition du ministère public. Un an de prison ferme et une amende de 2 000 000 FCFA infligés à K.M. Cette condamnation tire sa légalité des dispositions de l’article 210-3 de la loi n°012-2025/ALT du 1er septembre 2025 portant Code des personnes et de la famille au Burkina Faso, qui punit ces faits d’une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de deux millions (2 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs, précisant in fine que lorsque le prévenu est de nationalité étrangère, il peut en outre être prononcé contre lui l’expulsion du territoire national.

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L’adoption de cette nouvelle loi répressive contre les membres de la communauté LGBT avait suscité des remous. Amnesty International a dénoncé « un recul alarmant qui sape les dispositions progressistes du nouveau Code des personnes et de la famille ». « Nous appelons le président Ibrahim Traoré à renvoyer le Code à l’Assemblée législative de transition pour révision avant de le promulguer », avait suggéré le directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

L’ONG internationale de défense des droits humains avait exprimé sa profonde préoccupation suite à la criminalisation des relations entre personnes adultes de même sexe. « Cela ne fait que créer de la discrimination et violer le droit à l’égalité devant la loi. Cela est contraire à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, tous deux ratifiés par le Burkina Faso », avait indiqué l’ONG.

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