Crise en RDC : voici les premières conséquences sur les voisins

La crise en République Démocratique du Congo (RDC) a créé un exode massif de Congolais fuyant les violences qui embrasent l’est du pays vers l’Ouganda. Ainsi, ce dernier, déjà terre d’asile pour la plus importante population de réfugiés en Afrique, se trouve aujourd’hui au bord de la rupture.

Double peine pour l’Ouganda : face à l’arrivée massive de réfugiés de RDC et du Soudan, les capacités d’accueil s’effondrent

Depuis le début de l’année, plus de 40 000 personnes ont trouvé refuge en Ouganda, principalement en raison des offensives des rebelles du M23, bénéficiant du soutien de l’armée rwandaise. « Cet afflux survient au pire moment », soulignent les organisations humanitaires, car l’Ouganda doit également gérer l’arrivée de 70 000 Soudanais ayant fui l’escalade du conflit dans leur propre pays. Actuellement, l’Ouganda accueille un total de 1,8 million de réfugiés, dont 600 000 de la RDC, avec un flux quotidien d’environ 600 nouvelles arrivées.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé un cri d’alarme concernant les « capacités limitées » de l’Ouganda pour faire face à cette crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Les centres de transit, notamment ceux de Nyakabande et Matanda, sont arrivés à saturation, offrant des conditions de vie précaires exacerbées par des pénuries d’eau potable et des installations sanitaires insuffisantes. « De plus en plus d’hommes voyagent séparément de leur famille pour éviter d’être recrutés de force par des groupes armés », révèle le HCR, témoignant de la désintégration des familles sous la pression du conflit. Tragiquement, depuis janvier, jusqu’à neuf enfants de moins de cinq ans sont décédés d’anémie due à la malnutrition dans ces centres surpeuplés.

Centres d’accueil débordés et coupes budgétaires fatales

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le centre de Nyakabande, conçu pour une capacité bien inférieure, héberge désormais plus de 7000 réfugiés, soit six fois sa limite initiale. Le manque criant de ressources, notamment de personnel pour les procédures d’enregistrement et de moyens de transport adéquats, contribue à cette congestion alarmante. Parallèlement, l’Ouganda est confronté à des « coupes budgétaires » significatives dans le secteur humanitaire, entraînant la fermeture de structures de santé essentielles et la suppression de centaines de postes cruciaux pour la réponse d’urgence.

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Pendant ce temps, la situation humanitaire en RDC ne cesse de se détériorer, en particulier dans la province du Sud-Kivu, frontalière de l’Ouganda. Des violences récentes, incluant des enlèvements et des viols, ont été signalées, provoquant des déplacements massifs de populations civiles. Rien qu’en mars, plus de 7000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, et les conditions de vie des déplacés internes se précarisent de jour en jour. De plus, des pluies torrentielles dans la province voisine du Tanganyika ont engendré des inondations dévastatrices et des pertes humaines, accentuant la vulnérabilité des populations locales déjà fragilisées par le conflit.

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