L’ Afrique du Sud nomme un envoyé spécial aux USA pour apaiser les tensions

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Le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa a pris une initiative diplomatique significative en nommant un envoyé spécial auprès des États-Unis. Cette décision intervient dans un contexte de relations bilatérales tendues, marquées par des critiques acerbes de l’administration Trump et l’expulsion récente de l’ambassadeur sud-africain. La nomination de Mcebisi Jonas, ancien vice-ministre des Finances, vise à rétablir la confiance et à renouer le dialogue entre les deux nations.

Tentative de réconciliation diplomatique

Mcebisi Jonas aura pour mission délicate de reconstruire les liens avec Washington, mis à rude épreuve ces derniers temps. Le président Ramaphosa espère que son expérience et sa stature politique contribueront à apaiser les tensions nées des accusations de Donald Trump concernant le traitement de la minorité blanche et la politique étrangère sud-africaine, qualifiée d’anti-américaine. Ces critiques avaient conduit à une réduction du financement américain destiné à l’Afrique du Sud.

Les relations se sont davantage détériorées après les déclarations de Donald Trump sur Truth Social ce week-end. Il a exprimé son désintérêt à participer au sommet du G20, prévu en Afrique du Sud, remettant en question l’opportunité de tenir un tel événement dans le pays. « Est-ce là que nous voulons être pour le G20 ? Je ne pense pas ! », a-t-il déclaré, réitérant des allégations non fondées sur la saisie de terres et le meurtre de fermiers blancs.

Le gouvernement sud-africain a catégoriquement démenti ces accusations, les qualifiant d’informations erronées. Concernant la loi controversée sur l’expropriation des terres, Pretoria assure qu’elle vise l’intérêt public et qu’aucune terre n’a encore été expropriée en vertu de cette nouvelle législation. Des groupes minoritaires blancs ont exprimé leurs craintes, y voyant une menace directe contre leurs propriétés.

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Contexte de tensions croissantes

Le décret de l’administration Trump a également pointé du doigt la saisine de la Cour internationale de justice par l’Afrique du Sud, accusant Israël de génocide à Gaza. Washington a interprété cette démarche comme un signe de politique étrangère hostile, dénonçant également le soutien supposé de Pretoria au Hamas et à l’Iran. Cette divergence de vues sur des questions internationales majeures a exacerbé les tensions bilatérales.

L’expulsion de l’ambassadeur sud-africain aux États-Unis, Ebrahim Rasool, en mars dernier, a marqué une escalade significative. Cette décision a fait suite à une présentation lors d’un séminaire en ligne où il analysait la nouvelle dynamique politique américaine. Selon ses propos, Donald Trump menait « un assaut contre ceux qui sont au pouvoir », et le mouvement « Make America Great Again » résultait en partie d’un « instinct suprématiste ».

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a vivement réagi à ces propos, qualifiant Ebrahim Rasool de « politicien raciste » et l’a déclaré persona non grata. L’Afrique du Sud n’a pas encore annoncé la nomination d’un nouvel ambassadeur à Washington, soulignant la complexité de la situation diplomatique actuelle. La nomination de Mcebisi Jonas représente une tentative de désamorcer cette crise et de rétablir un dialogue constructif entre les deux nations.

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