Depuis le 2 avril 2025, les avocats du Barreau de Centrafrique ont déserté les prétoires. Il s’agit d’une grève « d’avertissement » selon le communiqué de presse que notre rédaction a consulté. Cette décision a été prise, lors d’une assemblée générale tenue le 1 avril 2025 à Bangui en Centrafrique.
Afin de justifier leur mécontentement, le Barreau indique dans son communiqué, que les entités de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB), « s’opposent à ce que des Avocats régulièrement constitués rencontrent leurs clients détenus préventivement dans leurs locaux » à Bangui.
Ces derniers indiquent que les faits énoncés, constituent une violation des articles 48 et 49 du Code de Procédure Pénale en Centrafrique. Ces articles, rappelle le Barreau, imposent à l’Officier de Police Judiciaire en charge du dossier, d’informer non seulement le Procureur de la République et la famille du prévenu, mais aussi de l’informer, « de son droit de choisir un Avocat et de bénéficier de l’assistance d’un médecin » durant le temps de sa garde à vue.
Toutes les violations de ces dispositions, indique le Barreau, sont des caractéristiques « des dérives qui deviennent de plus en plus récurrentes » en Centrafrique. Les Avocats précisent aussi dans leur communiqué, que le Bâtonnier du Conseil de l’Ordre a déjà informé par différents moyens, les Ministres de la justice, de l’Intérieur et celui de la défense en Centrafrique.
Le but de ces différentes initiatives, explique le communiqué, c’est de tenter de trouver « une solution à ces entraves au libre exercice de la profession d’avocat » en Centrafrique. Malheureusement, indique le Barreau, ces initiatives n’ont pas produit des effets.
Par cette grève de huit jours, les Avocats interpellent « les autorités politiques et judiciaires en charge de la promotion des Droits humains afin que cessent toutes les entraves au libre exercice de la profession d’Avocat, sur toute l’étendue du territoire national ». Durant la période de la grève, les Avocats vont organiser un seet-in de 9 heures à 10 heures devant la Cour d’Appel à Bangui.