Un nouveau décret présidentiel a secoué la scène politique malienne ce mercredi 7 mai. La télévision nationale a annoncé la suspension des activités de tous les partis politiques jusqu’à nouvel ordre. Cette décision intervient après l’abrogation récente de la loi encadrant ces organisations, suscitant une vive réaction de la classe politique.
Mali : suspension des activités des partis politiques
Le président Assimi Goita a pris un décret qui stoppe les activités des partis politiques sur l’ensemble du territoire national. Le texte précise que cette mesure concerne aussi les associations à caractère politique et toute autre organisation se présentant comme telle. Cette décision fait suite à l’abrogation, le 30 avril 2025, de la loi qui régissait le fonctionnement des partis politiques dans le pays. Des spécialistes avaient déjà anticipé que cette abrogation pourrait mener à la dissolution des partis. Il faut rappeler qu’en 2024, les autorités maliennes avaient déjà suspendu ces activités pendant une période de trois mois.
Cette annonce survient dans un contexte de fortes tensions entre le régime militaire actuel et les acteurs politiques traditionnels maliens. À Bamako, plusieurs figures politiques se mobilisent activement pour s’opposer fermement à ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave aux libertés fondamentales. Ils estiment que la liberté d’expression et d’association, garanties par la constitution, sont mises à mal par ces actions récentes.
Ces partis politiques ont lancé un appel à manifester ce vendredi 9 mai dans la capitale malienne. Leur objectif principal est d’exiger la fin effective de la transition politico-militaire d’ici le 31 décembre 2025. Ils demandent également la mise en place rapide d’un calendrier précis pour un retour à l’ordre constitutionnel au Mali. Pour mémoire, le Mali traverse une période de transition depuis le coup d’État de mars 2020 qui a renversé Ibrahim Boubacar Kéita.
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L’annonce de cette suspension a provoqué une vague d’indignation parmi les acteurs politiques maliens. Ils perçoivent cette décision comme une tentative de museler toute forme d’opposition et de prolonger la période de transition au-delà des délais souhaités. Selon certains observateurs, cette mesure pourrait exacerber les tensions sociopolitiques déjà présentes dans le pays.
Les appels à manifester montrent une volonté de la part de certains acteurs politiques de faire entendre leur voix et de défendre les principes démocratiques. La manifestation prévue ce vendredi pourrait être un moment clé pour évaluer l’ampleur de la contestation face à ces décisions des autorités de transition. L’évolution de la situation politique au Mali dans les prochains jours sera suivie de près, tant au niveau national qu’international.
« La mesure de suspension s’applique aux activités des associations à caractère politique et aux activités de toute autre organisation se réclamant d’un caractère politique», précise le décret présidentiel lu à la télévision nationale. Les acteurs politiques qui appellent à manifester ce vendredi affirment vouloir «exiger la fin effective de la transition politico-militaire au plus tard le 31 décembre 2025 et appeler à la mise en place d’un calendrier de retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali».