Le Sénégal se penche sur une question de taille : l’intégration des jeunes sur le marché de l’emploi fortement dominé par le secteur informel.
Selon l’OIT, 96,4 % de sa population active évoluait dans ce secteur en 2022. Face à ce constat, le président Bassirou Diomaye Faye annonce une refonte des politiques d’emploi axée sur la formalisation.
Sortir les jeunes de l’emploi informel au Sénégal : réformes et défis
La formalisation de l’emploi des jeunes au Sénégal constitue un pari ambitieux . En effet, le secteur informel au Sénégal est rude et le défi de faire avancer les choses est de taille.
Il est d’ailleurs engendré par le manque d’opportunités dans le secteur formel et l’absence de cadre légal.
La transition vers un modèle beaucoup plus structuré implique bien plus qu’une simple incitation à l’enregistrement.
Elle passe aussi par l’éducation, la formation professionnelle et l’éducation à l’entrepreneuriat.
Les réformes annoncées par le Président Sénégalais incluent :
- l’audit des structures publiques d’emploi;
- la révision des fonds de financement ;
- et la refonte de la convention État-Employeurs.
Ces réformes témoignent d’une volonté de rationaliser les interventions et de les aligner sur les besoins réels du marché.
L’accent est également mis sur le renforcement des outils de financement publics et l’amélioration de l’environnement des affaires.
Cette dynamique suggère une stratégie qui a pour objectif de rendre le secteur formel plus attractif pour les jeunes entrepreneurs et les entreprises existantes.
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Cependant, la mise en œuvre de cette vision soulève de multiples questions : Comment inciter les acteurs de l’informel à franchir le pas vers la formalité, souvent perçue comme contraignante et coûteuse ? Quelles mesures d’accompagnement seront mises en place pour assurer une transition en douceur, sans fragiliser les moyens de subsistance de ceux qui dépendent de l’informel pour leur survie ?
Notons que la réussite de cette entreprise nécessitera :
- une mobilisation budgétaire conséquente ;
- une coordination interministérielle efficace ;
- et l’adhésion du secteur privé, moteur essentiel de la création d’emplois formels.
Le Sénégal pourrait s’inspirer d’autres pays africains ayant tenté un modèle de transition similaire en l’adaptant à son contexte spécifique.