Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a révélé devant l’Assemblée nationale les besoins de financement de l’État pour 2025. Ce montant s’élève à 2,06 milliards de dollars. La somme pourrait diminuer considérablement avec un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
Stratégies de redressement financier
Ousmane Sonko a exposé les besoins financiers de l’État sénégalais pour l’année 2025. Il a indiqué un montant de 1195 milliards de francs CFA, soit 2,06 milliards de dollars. Cette somme pourrait baisser à 155 milliards d’ici 2029, selon les prévisions. La situation économique du Sénégal s’avère délicate. La suspension du programme d’aide du FMI et la révélation d’une dette publique plus élevée que prévu compliquent les choses.
La Cour des comptes a révélé des passifs budgétaires non déclarés par l’ancien gouvernement. Ils sont estimés à environ 7 milliards de dollars. La dette publique atteint 99,7% du PIB, un niveau supérieur aux critères de l’UEMOA. Face à cette situation, Ousmane Sonko a réaffirmé sa volonté d’assainir les finances publiques. Il a annoncé une stratégie de redressement sur deux ans. Cette stratégie se concentre sur la réduction des dépenses, l’élargissement de la base fiscale et la diversification des sources de financement. « Le Sénégalais doit se familiariser avec le fait de payer l’impôt », a-t-il déclaré.
Le recours aux sukuk, des obligations conformes à la finance islamique, est envisagé. Ce type de produit financier permet de mobiliser des ressources sans intérêt. Il attire des investisseurs sensibles aux critères de la charia. Le Sénégal a déjà utilisé ce mécanisme en 2014, 2016 et 2022. Cette stratégie pourrait renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs du Moyen-Orient.
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Réforme du FCFA et perspectives
Ousmane Sonko a remis en question l’arrimage du Sénégal au franc CFA. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la souveraineté économique du pays. La réforme monétaire pourrait se faire de manière concertée ou unilatérale. « Le FCFA ne cadre pas avec notre vision. Soit la monnaie sera changée avec nos partenaires de l’UEMOA, soit nous prendrons nos responsabilités », a-t-il affirmé. Il n’a pas donné de calendrier précis.
Malgré les incertitudes, le Trésor public a envoyé un signal positif aux marchés. Il a clôturé une levée de fonds sur le marché régional pour 150 milliards FCFA. L’opération a été largement sursouscrite, mobilisant 405 milliards de francs CFA. Ce résultat montre que la signature sénégalaise conserve une certaine attractivité. Le pays est attendu à nouveau sur le marché le vendredi 18 avril pour mobiliser 90 milliards FCFA.