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Confronté à une dette intérieure de 2196 milliards FCFA fin février 2025, dont une part importante arrivait à échéance dans les trois prochaines années, le Gabon a pris des mesures audacieuses. L’opération « Moele » a permis au pays de mobiliser plus de 1400 milliards FCFA (plus de 2,4 milliards $). Cette initiative stratégique vise à réorganiser la dette intérieure et écarter une crise financière imminente, tout en sauvegardant les investissements publics essentiels.
Opération « Moele » : Détails et Impacts
L’opération s’est déroulée en trois étapes clés, selon un communiqué conjoint des ministères des Comptes publics et de l’Économie. Premièrement, un reprofilage de 592 milliards FCFA de dette émise sur le marché de la CEMAC a été effectué. Cette action a permis d’allonger significativement la maturité moyenne de cette dette, la faisant passer de 2,3 à 6 ans. Deuxièmement, 473 milliards FCFA de créances bancaires hors marché ont été transformées en obligations du Trésor d’une durée de neuf ans. Enfin, l’opération a permis de mobiliser 338 milliards FCFA de nouvelles ressources financières pour l’État.
« L’opération a ainsi permis de dégager plus de 680 milliards FCFA de gain global, dont 494 milliards FCFA de marge de manœuvre budgétaire et de trésorerie du fait de reprofilage des remboursements et 189 milliards FCFA d’économies sur le coût du financement de l’opération par rapport au coût habituel constaté sur le marché de la Cemac », précise le communiqué.
Avant cette opération, la situation de la dette intérieure était préoccupante. En effet, 78% des remboursements étaient concentrés sur la période 2025-2027, ce qui exerçait une forte pression sur les finances publiques du Gabon. Cette concentration limitait considérablement la capacité de l’État à investir dans des projets importants pour le développement du pays.
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Soutien des institutions financières et perspectives
Plus d’une dizaine d’institutions financières régionales et internationales ont participé activement à cette opération cruciale. Parmi elles figuraient la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). La Banque africaine de développement (BAD), la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), United Bank for Africa (UBA), BGFI et Ecobank ont également apporté leur soutien. Cette mobilisation importante témoigne de la confiance renouvelée dans la stratégie économique du Gabon.
« Grâce à cette opération, notre pays a renforcé sa crédibilité financière, assuré des économies importantes sur le coût de financement et créé de nouvelles marges de manœuvre budgétaires », a indiqué le ministère de l’Économie. Il a ajouté que « la mobilisation des acteurs bancaires et financiers témoigne de la confiance renouvelée envers la stratégie économique portée par les plus hautes autorités de l’État ». Cette opération s’inscrit dans une stratégie de transformation économique plus large, initiée par le Gabon en 2023. Elle permet au pays de consolider sa position financière et de maintenir sa capacité à investir dans des projets structurants pour l’avenir.