Malgré l’ordonnance d’Amnistie du président Alassane Ouattara pour libérer les prisonniers politiques, 50 prisonniers politiques en lien avec la crise postélectorale de 2011 ne sont toujours pas sur le chemin de la libération… Enquête.
50 prisonniers politiques sans nouvelles de leurs dossiers
Le 6 aout dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé à la télévision la libération de 800 personnes en lien avec la grave crise postélectorale de 2011, les Ivoiriens exilés compris. Si des personnalités politiques sont effectivement sorties de prison, Mme Simone Gbagbo, M. Lida Kouassi ou encore le Professeur Assoa Adou en tête, certains n’ont toujours aucune précision sur la date de leur libération.
En effet, les rapports de certains dossiers en cabinet ne sont jamais parvenus à certaines maisons d’arrêt depuis 2011, la MACA dans le cas précis. Les cellules spécialisées d’enquête de la crise postélectorale n’ont pas non plus les dossiers en leur possession.
À la vérité, il s’agirait de règlement de compte personnel de certains juges « militant du RDR » avec ces 50 prisonniers politiques. Alors que les détenus devraient maintenant tous être dehors, « ces 50 prisonniers politiques sont encore en détention », nous disent des associations chargées du suivi de leurs dossiers.
La raison serait que les dossiers de ces personnes sont introuvables « dans les parquets qui les ont déférés », ce qui pose donc déjà un problème sur la raison de leur détention. Monsieur Amoikon, le Régisseur de la MACA a demandé « aux prisonniers eux-mêmes d’établir leur liste, à la demande des juges, liste qu’il transmettra aux parquets en vue de leur libération prochaine. »
Pour rappel, depuis mercredi, les listes de personnes devant bénéficier de la mise en liberté transmise par le parquet au Régisseur concernent des personnes déjà libérées depuis bien longtemps. Ce scandale est d’autant plus inadmissible que certains détenus parmi les 50 prisonniers encore à la MACA sont malades et ont besoin d’un suivi médical plus poussé.
Un prisonnier pro-Gbagbo, arrêté dans des conditions totalement injustes et victimes des pires tortures, raconte lui aussi son histoire. Il donne les noms des militaires qui lui ont infligé ces pires dégradations que puisse connaitre un humain pour des faits infondés. La Côte d’Ivoire qui est un État de droit saura-t-elle rendre justice à Rochman ?