Muhammadu Buhari a été proclamé vainqueur, dès le premier tour, de l’élection présidentielle nigériane. Son plus sérieux adversaire, l’opposant Atiku Abubakar, conteste ces résultats publiés par la Commission électorale.
Vers un bras de fer Muhammadu Buhari – Atiku Abubakar ?
Les observateurs et autres missions présents en terre nigériane avaient relevé quelques irrégularités et de graves manquements logistiques lors de l’élection présidentielle du 23 février dernier. Des sources sur place annoncent d’ailleurs qu’il y a eu au moins 53 morts dans les violences électorales. N’empêche que la Commission électorale indépendante (INEC) a proclamé ses résultats consacrant la réélection de Muhammadu Buhari à 56% des suffrages exprimés.
Le président sortant, qui rempile pour un second mandat, s’est aussitôt réjoui de ces résultats, indiquant qu’il est profondément « honoré et extrêmement reconnaissant » envers ses compatriotes qui lui ont réitéré leur confiance en renouvelant son mandat. Il s’est par ailleurs engagé à « intensifier ses efforts en matière de sécurité, de restructuration de l’économie et de lutte contre la corruption ».
Crédité de 41%, Atiku Abubakar a, quant à lui déclaré qu’il « rejette les résultats de cette parodie d’élection ». « Si j’avais perdu dans des élections libres et transparentes, j’aurais appelé le vainqueur dans la seconde », s’est-il insurgé, avant d’annoncer : « Je contesterai ces résultats en cour de justice. »
L’on redoute cependant jusqu’où ira cette contestation des résultats de la présidentielle, d’autant plus que le Nigeria a connu dans un récent passé, de sombres périodes postélectorales. De même, la montée en puissance, ces derniers temps de la secte islamiste Boko Haram fait craindre un autre regain de violences.