Laurent Gbagbo a été arrêté, le 11 avril 2011, sous les décombres du palais présidentiel, communément appelé le Bunker. Huit ans après, que devient la résidence construite et habitée par le père-fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny.
Dans les ruines du bunker de Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara revendiquaient, tous deux, la victoire à la suite du second tour de l’élection présidentielle de 2010. L’un proclamé par le Conseil constitutionnel, et l’autre reconnu par la Communauté internationale. Ainsi débute la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait 3000 morts, selon le bilan officiel. Les forces pro-Gbagbo et celles pro-Ouattara se sont affronté dans une guerre fratricide, avec la présence du commando invisible dans la commune d’Abobo.
Avec l’échec de la médiation internationale, les autorités françaises d’alors se sont appuyées sur la Résolution 1975 des Nations Unies pour, disent-elles, mettre fin aux attaques perpétrées contre les civiles par le pouvoir Gbagbo. La Force licorne (opération militaire française présente en Côte d’Ivoire) et l’ONUCI ont déployé l’artillerie lourde pour déloger Laurent Gbagbo, qui était considéré comme le perdant, de son bunker.
À partir du 31 mars 2011, plusieurs tonnes de bombes et autres missiles ont donc été déversées sur la résidence qui abritait le président d’alors Laurent Gbagbo et plusieurs de ses proches, dont son épouse Simone Ehivet Gbagbo et son ancien ministre de la Sécurité Désiré Tagro (décédé lors de cette invasion de la résidence présidentielle).
Ces bombardements et autres combats d’une intensité et d’une cruauté indescriptibles ont abouti, le 11 avril 2011, à l’arrestation de Laurent Gbagbo.
Mais depuis, cette résidence présidentielle est totalement laissée en ruines. Le Président Alassane Ouattara a préféré transformer sa résidence privée en résidence du Chef de l’État. Du bunker de Gbagbo, il ne reste qu’un tas d’immondices, des véhicules calcinés, des murs ravagés par les bombes incendiaires, des bris de glace, une broussaille naissante… En un mot, un spectacle digne d’un Far West après la guerre.
Pourquoi les autorités ivoiriennes ne ressuscitent-elles pas la mémoire d’Houphouët-Boigny en réhabilitant la maison dans laquelle il a vécu durant ses 33 ans de présidence en Côte d’Ivoire ?