L’école ivoirienne est sous le coup d’une menace de perturbation. Le système éducatif, après avoir connu le phénomène de congés anticipés avec à la clé trois morts, se prépare à entrer dans une nouvelle zone de turbulence dès le mardi 28 janvier 2020.
Faut-il craindre pour l’ école ivoirienne face à de nouvelles menaces ?
« Enseignants compétents, performants et engagés, assurance d’une école de qualité », tel est le thème retenu par Kandia Camara pour l’année scolaire 2019-2020. La ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle a livré l’information le mercredi 11 septembre 2019, à l’occasion de la grande réunion de la rentrée scolaire.
La première responsable de l’ école ivoirienne a regretté les « mouvements d’humeur qui ont malencontreusement perturbé la précédente année scolaire ». Elle avait profité de l’occasion pour appeler l’ensemble des acteurs du système éducatif à tirer les leçons des troubles. « Dans l’accomplissement de nos missions respectives, nous devons impérativement faire preuve de retenue, en conformité avec notre rôle social de formateurs », avait recommandé Kandia Camara.
La Coalition du secteur éducation/formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI) vient de lâcher une bombe qui risque de faire mal. En effet, dans une note publiée sur les réseaux sociaux, elle annonce une grève de trois jours, à compter du mardi 28 janvier 2020. L’année dernière, après plus de deux mois de grève, à l’issue de son assemblée générale extraordinaire du 7 décembre 2019, la coalition avait fini par suspendre son arrêt de travail afin de donner une chance à la négociation.
Cependant, précise le document, les revendications des enseignants ne sont toujours pas satisfaites. Selon la COSEFCI, non seulement « la revalorisation de l’indemnité de logement parait impossible », mais les cours de mercredi sont maintenus. Les enseignants estiment que « la concrétisation de l’accord obtenu sur le relèvement au double de toutes les primes liées aux examens scolaires, la rémunération de la surveillance et leur paiement diligent » n’ont pas été respectés.
Par ailleurs, la coalition exige le « paiement de 500 000 francs CFA à chaque enseignant ex-contractuel au titre de leurs émoluments ». Elle réclame également « l’intégration à la fonction publique du résiduel de radiés en 2014 pour fait de grève » ainsi que « la suppression de l’emploi d’instituteur adjoint. La COSEFCI demande à ses membres de cesser toute activité pédagogique et administrative ; elle les invite aussi à garder les salles de classe fermées. La coalition insiste pour dire que les enseignants ne devraient pas « céder aux intimidations ni aux appels à la reprise ».