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À Porto-Novo, les masques font parler les racines au Festival des Masques

par Patrice Dama
13 août 2025 à 13:50
dans Cotonou : actualités, politique, économie et vie locale au Bénin
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Du 2 au 3 août, Porto-Novo, la capitale béninoise a vibré au rythme de la 2ᵉ édition du Festival des Masques. Plus qu’un événement folklorique, ce rendez-vous à la fois savant, spirituel et populaire, s’impose désormais comme l’un des piliers de la nouvelle diplomatie culturelle du Bénin.

Pari tenu. Dans les rues de Porto-Novo, les figures mythiques du panthéon vodun ont défilé aux côtés des masques sacrés et profanes venus de tout le pays – et d’ailleurs. Zangbéto, Egungun, Guèlèdè, Gounouko ou Hounvè : tous ont été convoqués pour incarner, deux jours durant, cette « Afrique profonde » que le gouvernement béninois cherche désormais à affirmer, assumer, promouvoir. Cinq places emblématiques – Lokossa, Migan, Abessan, Dangbé Klunon Honto et Houngbo Honto – ont été aménagées en scènes à ciel ouvert, chacune dédiée à une catégorie de masques. Dans ces places rituelles, les danses envoûtantes des initiés ont captivé une foule dense, entre ferveur mystique et célébration joyeuse. Une mise en scène millimétrée, à la hauteur des ambitions du ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts.

« Le Festival des Masques ne saurait être réduit à un simple divertissement culturel », souligne Jean-Michel Abimbola, ministre en charge de la Culture. « Il est un acte politique fort, un manifeste de souveraineté culturelle, un outil de révélation identitaire. » Présent à la cérémonie d’ouverture, le ministre n’a pas manqué de rappeler le chemin parcouru depuis 2021, date à laquelle Porto-Novo a été désignée capitale culturelle du pays, à l’initiative du président Patrice Talon. Le festival est d’ailleurs un élément du dispositif de « repositionnement du Bénin comme destination culturelle et spirituelle », appuyé par les Vodun Days de Ouidah et les restitutions patrimoniales obtenues de la France. 

Festival des Masques à Porto-Novo : Ifá, matrice de savoirs

Point d’entrée intellectuel du festival, le colloque scientifique organisé à l’École du Patrimoine Africain a donné le ton : « Ifá Òrúnmìlà : introduction à une épistémologie ». Derrière ce titre érudit, une volonté affichée : faire reconnaître les savoirs endogènes africains comme des systèmes de pensée à part entière, capables d’articuler cosmologie, éthique, régulation sociale et méthode empirique.

« Ifá, dans son essence, est une épistémologie complète, rigoureuse, structurée », a déclaré Jean-Michel Abimbola, appelant à dépasser « les clivages stériles entre tradition et modernité ». Il a surtout annoncé la création prochaine à Porto-Novo d’un Centre d’interprétation d’Ifá, – un espace de dialogue entre chercheurs, artistes, prêtres et citoyens –, tout en formulant le vœu symbolique du retour de la tablette de divination de Guèdégbé, aujourd’hui conservée à l’étranger.

Pour Charlemagne Yankoty, maire de la capitale, cette démarche s’inscrit pleinement dans la dynamique impulsée par le chef de l’État : « Cette édition du festival est une invitation à plonger dans les profondeurs de notre héritage culturel et spirituel. Elle participe de la révélation des arts et cultures endogènes, au cœur de la vision présidentielle. »

Durant deux jours, universitaires béninois, nigérians et togolais ont ainsi échangé avec les babaláwo (devins), dans une rare tentative de faire dialoguer oralité et recherche académique. Une alliance encore timide, mais stratégique, à l’heure où les systèmes éducatifs africains cherchent à se décoloniser sans pour autant se refermer sur eux-mêmes.

Scènes rituelles et parade populaire

Côté spectacles, la scénographie a été pensée comme un parcours initiatique. À travers les cinq places thématiques disséminées dans la ville, le public a assisté à des performances hautement codifiées, souvent chargées d’émotion. Le masque Python du couvent de Dangbé, porté par des initiés sous haute protection rituelle, a créé l’événement. Tout comme les Egungun, symboles des esprits des ancêtres, ou encore les danses Guèlèdè en hommage aux femmes et aux mères fondatrices.

La Côte d’Ivoire, invitée d’honneur, a présenté les masques Zaouli et Goli du peuple Gouro, combinant virtuosité esthétique et sens symbolique. 
Un dignitaire Gouro l’explique ainsi : « c’est un masque de femme, mais la femme n’a pas la force pour danser. L’homme danse donc à sa place. La femme ne peut pas aller là où le Zaouli apparaît. Il y a une signification dans ce que vous voyez. »

Le Nigéria, également présent, a mis à l’honneur le masque N’nèwi, masque yoruba, frère spirituel de ceux du Bénin, pour illustrer la parenté culturelle qui unit les peuples de la région. Un festival, donc, aux frontières de l’Afrique de l’Ouest.

Un village du festival, installé sur l’esplanade de l’Assemblée nationale, a permis aux visiteurs de découvrir l’artisanat local, la fabrication des masques, les symboles vodun, et la gastronomie béninoise. On y croisait touristes curieux, enfants émerveillés, dignitaires masqués.

400 masques et divinités, une seule parade

Le clou du festival a été la parade de clôture, le dimanche 3 août : un défilé de 400 masques et divinités, chorégraphié par l’artiste béninois Didier Sèdoha. Il en a conçu l’architecture comme un voyage initiatique. « Nous avons travaillé dans la pensée du “zoungbo”, la grande forêt, où, dans mon imaginaire, les divinités trouvent leur espace d’expression. Tout le parcours est considéré comme un parcours de forêt », explique-t-il. Une foule compacte, émue et souvent en transe, a accompagné ce cortège qui tient autant de la célébration religieuse que du manifeste artistique.

En soirée, la musique a pris le relais pour conclure le festival dans la fête. Un concert géant gratuit a réuni sur scène quelques-unes des plus grandes vedettes de la musique béninoise et ouest-africaine. Des légendes et artistes populaires comme Sagbohan Danialou, Zeynab, Don Metok, Pépé Oléka, Fanny Sènan ou encore Gopal Das ont fait danser la foule pendant des heures de show, dans une ambiance électrique.

Soft power à la béninoise

Au-delà de la mise en scène des traditions, le Festival des Masques participe d’un projet de soft power à l’africaine. Dans un contexte continental où les questions de souveraineté culturelle, de restitution patrimoniale et de tourisme identitaire prennent une importance croissante, le Bénin tente de se positionner en modèle. Avec un discours décomplexé sur le vodun, une programmation ambitieuse, un ancrage local fort et une ouverture régionale assumée, le festival entend incarner cette nouvelle diplomatie culturelle.

« Les Béninois se reconnaissent dans ces masques, ce qui a justifié que nous y consacrions un festival à part entière », explique Wenceslas Adjognon, coordonnateur de l’événement, pour qui chaque masque est porteur d’une histoire et d’une fonction précise au sein de la communauté.

Signe de l’importance stratégique du tourisme culturel, le gouvernement du président Patrice Talon a adopté en juin un Plan stratégique de développement touristique 2025–2029, doté d’un budget ambitieux de 797 milliards de francs CFA (environ 1,4 milliard d’euros), avec pour ambition de faire du Bénin une destination touristique et culturelle de référence d’ici 2029, en s’appuyant sur la marque-pays « Le Bénin, un Monde de Splendeurs »

Reste à pérenniser cette dynamique. Si la fréquentation du public, notamment étranger, est en hausse, les financements demeurent encore dépendants de la volonté politique. À terme, la création d’un écosystème culturel local durable – capable de former, produire, exporter – sera la véritable clé du succès. Mais en attendant, Porto-Novo, ville aux trois noms, peut s’enorgueillir d’avoir fait résonner ses tambours bien au-delà de ses frontières.

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