Une nouvelle loi sur le travail en Afrique du Sud a été votée. Elle a pour objetif d’augementer l’embauche de personnes noires et d’autres groupes . Cependant, cette dernière fait l’objet d’une vive contestation. Le deuxième parti politique du pays, l’Alliance démocratique (DA), a déposé un recours en justice contre cette mesure qu’il juge inconstitutionnelle et discriminatoire. La DA craint également que cette loi ne freine les investissements étrangers nécessaires au développement économique du pays.
Opposition à la loi sur l’équité en Afrique du Sud
L’Alliance démocratique s’oppose fermement aux amendements apportés à la loi sur l’équité en matière d’emploi, entrée en vigueur en janvier dernier. Ces modifications législatives ont pour objectif d’obliger les entreprises à rendre leurs effectifs plus représentatifs de la population sud-africaine. Cette initiative a créé des divisions au sein même du gouvernement d’unité nationale, dont la DA fait partie.
Ces nouvelles dispositions donnent au ministre du Travail le pouvoir de fixer des objectifs chiffrés pour l’embauche de personnes noires, de femmes et de personnes handicapées dans certains secteurs. Le gouvernement a identifié ces secteurs comme n’atteignant pas les niveaux de représentation souhaités. Les entreprises qui ne respectent pas ces objectifs s’exposent à des sanctions financières.
Helen Zille, présidente fédérale de l’Alliance démocratique, a exprimé son désaccord en qualifiant la nouvelle loi de « totalitaire ». Elle a ajouté que cette loi est discriminatoire envers d’autres groupes de l’Afrique du Sud et risque de décourager les investissements étrangers. « Les emplois sont créés par les entreprises qui investissent en Afrique du Sud », a-t-elle déclaré, soulignant que « le régime du travail draconien instauré par la loi portant modification de la loi sur l’équité en matière d’emploi continuera de décourager les investissements et, comme on pouvait s’y attendre, d’accroître le chômage ».
Mme. Zille a également fait remarquer que cette loi, qui utilise des quotas raciaux pour corriger les injustices passées, pourrait aggraver le taux de chômage national, qui dépasse déjà les 32%. Selon elle, cette forme de discrimination n’a pas réussi à soutenir les groupes marginalisés. « Il est absurde d’intensifier sciemment un régime discriminatoire qui a déjà échoué de manière spectaculaire à autonomiser les personnes économiquement marginalisées », a-t-elle conclu. Bien que la Constitution sud-africaine autorise une certaine discrimination pour réparer les torts du passé, la DA estime que les nouvelles mesures dépassent les limites de l’équité et les qualifie de « draconiennes ».
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Les statistiques officielles du gouvernement indiquent que les inégalités raciales et de genre persistent dans l’économie en Afrique du Sud , plus de trente ans après la fin de l’apartheid. Durant cette période de domination de la minorité blanche, les Noirs ont subi une discrimination raciale institutionnalisée.
Le Congrès national africain (ANC), principal parti du gouvernement d’union nationale après les élections de 2024, a critiqué la démarche judiciaire de l’Alliance démocratique. « La loi sur l’équité en matière d’emploi n’est pas une question de quotas. C’est une question de justice », a affirmé Mahlengi Bhengu-Motsiri, porte-parole de l’ANC. Elle a ajouté que l’objectif est de « corriger les déséquilibres structurels de l’économie et de garantir à tous les Sud-Africains des chances égales ».
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre les deux principaux partis du gouvernement d’union nationale, qui ont des visions opposées sur de nombreuses questions. Ils divergent notamment sur les politiques d’éducation et de réforme agraire visant à corriger les inégalités héritées de l’apartheid. Récemment, le gouvernement a dû retirer un projet d’augmentation de la TVA face à l’opposition de la DA et d’autres partis.