La crise diplomatique entre l’Algérie et les nations de l’Alliance des États du Sahel (AES) s’intensifie. Lundi, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé le rappel « pour consultations » de ses ambassadeurs au Mali et au Niger, marquant une réponse directe aux mesures similaires prises la veille par les trois pays membres de l’AES. Alger a également décidé de différer l’entrée en fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.
Tensions Algérie-AES : rappels croisés d’ambassadeurs et accusations mutuelles après l’incident du drone malien
Selon un communiqué émanant de la diplomatie algérienne, cette décision est présentée comme une « mesure de réciprocité » suite à l’annonce conjointe du Mali, du Burkina Faso et du Niger concernant le rappel de leurs propres ambassadeurs en Algérie.
Le communiqué algérien a particulièrement ciblé les accusations formulées par le gouvernement de transition malien. « Par son communiqué, le Gouvernement de la transition au Mali porte de graves accusations contre l’Algérie », a déclaré le ministère, qualifiant ces allégations de « mensongères ».
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Le ministère algérien des Affaires étrangères a également tenu à donner sa version des faits concernant la destruction du drone malien, point de départ de cette crise. Alger affirme détenir des preuves irréfutables de la violation de son espace aérien par l’appareil. « Toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du ministère algérien de la Défense nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie », précise le communiqué.
L’AES dénonce une « agression » et des représailles
Pour rappel, dimanche soir, le Collège des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) avait décidé de rappeler leurs ambassadeurs accrédités en Algérie pour consultations. L’AES considère « la destruction du drone des Forces armées et de sécurité maliennes comme étant une agression visant tous les États membres de la Confédération ».
En parallèle, Bamako maintient sa version selon laquelle le drone a été abattu dans l’espace aérien malien. Le Mali a annoncé son retrait immédiat du Comité d’État-Major Conjoint (CEMOC), une structure de coopération militaire régionale, et a décidé de porter plainte contre l’Algérie devant les instances internationales, signalant une escalade potentielle du conflit diplomatique.