Bénin : un faux professeur devant la Criet

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Deux frères, dont l’un se prétendait professeur du CAMES en pharmacologie, sont jugés à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) au Bénin . Ils sont accusés d’escroquerie via internet. Le ministère public a requis contre eux cinq ans de prison et des millions d’amende.

Des héritiers autoproclamés au Bénin

Les deux frères ont comparu devant la CRIET, le lundi 17 mars 2025 pour l’ouverture de leur procès, puis le 31 mars 2025. Ils ont plaidé non coupable et rejeté toutes les accusations portées contre eux. Le frère aîné a déclaré être un tradipraticien, offrant des consultations à des clients du monde entier. Le cadet a affirmé avoir hérité des pratiques de leur père, un grand « Bokonon ». Il a expliqué qu’il revenait de Côte d’Ivoire, où il était en contact avec ses clients, au moment de son arrestation.

Lors de la première audience, le cadet portait un chapelet. Le premier substitut du procureur spécial a mis en doute son statut de véritable « Bokonon ». « Toi, tu n’es pas un vrai bokonon. Sinon ce n’est pas ce chapelet que tu devrais avoir autour de la main. C’est le « kplè », chapelet des bokonons, que tu devrais avoir sur toi », a-t-il déclaré.

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« Vendeurs d’illusion » devant la CRIET

Après les débats du 17 mars, la Cour a renvoyé l’affaire au 31 mars pour les réquisitions et les plaidoiries. Le ministère public a qualifié les deux frères de « vendeurs d’illusion », les accusant d’escroquerie et de discréditer les traditions béninoises. Au vu des preuves extraites de leurs téléphones et de la plainte d’une victime, le procureur a requis cinq ans de prison, dont deux ans ferme, et deux millions de FCFA d’amende pour chacun.

La défense a plaidé la relaxe, insistant sur le fait que ses clients sont des tradithérapeutes qui « font leur activité pour sauver des vies et gagner de l’argent ». L’avocat a dénoncé une jalousie de voisinage, affirmant que ses clients ont été dénoncés en raison de leur succès. Il a mentionné que le cadet venait de lancer la fondation de sa maison. À défaut d’une relaxe pure et simple, il a demandé une relaxe au bénéfice du doute.

Le délibéré est attendu pour le 19 mai 2025.

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