Depuis 2019, le gouvernement béninois a instauré le système des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) pour combler le déficit d’enseignants. Mais six ans plus tard, ce dispositif soulève de nombreuses critiques. Les AME dénoncent des conditions de travail pénibles, une précarité persistante, et une promesse de reversement toujours non tenue.
Bénin : les AME dénoncent la longue attente après la promesse de reversement
En effet, ces enseignants, engagés avec détermination depuis des années, affirment vivre une véritable détresse professionnelle : surcharge de travail, salaires modestes, état de santé dégradé, décès dans les rangs… Pourtant, leur engagement a contribué à améliorer les résultats scolaires. Malgré cela, la promesse de leur intégration en tant qu’Agents Contractuels de l’État, annoncée en décembre 2022, reste lettre morte.
Le 25 mars 2024, lors d’une rencontre au ministère des Finances, le ministre d’État Romuald Wadagni a réitéré cette promesse, indiquant un reversement dès la rentrée scolaire 2024-2025. Mais à ce jour, rien n’a été concrétisé. Les récentes déclarations des autorités gouvernementales évoquent désormais une possible attente jusqu’à la rentrée 2025-2026, au nom des contraintes budgétaires.
Le 17 avril 2025, en pleine période de congé scolaire, la plateforme Aspirant Négocie Ta Cause (ANTC) a tenu une rencontre à la Bourse du Travail. Les aspirants réunis au sein de ce creuset ont exprimé leur désarroi face à l’inaction du gouvernement. Ils dénoncent une marginalisation persistante et un mépris de leur statut.
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La plateforme rappelle que seule la mobilisation a permis d’obtenir certaines avancées par le passé, notamment la mensualisation des salaires sur douze mois. C’est pourquoi, les membres de l’ANTC lancent un nouvel appel :
Interpeller l’opinion publique nationale et internationale sur la précarité subie par les AME depuis six ans.
Demander au président Patrice Talon de tenir sa promesse et de procéder au reversement des AME en Agents de l’État avant la fin de l’année scolaire 2024-2025.
Pour les AME, ce reversement n’est plus un simple engagement politique, mais une nécessité pour restaurer la dignité de milliers d’enseignants oubliés de la République.