Le Burkina Faso mise sur la compagnie minière russe Nordgold pour inverser une tendance inquiétante : trois années consécutives de baisse de sa production industrielle d’or. Cette décision intervient dans un contexte mondial où le prix de l’or atteint des sommets historiques, incitant le gouvernement à maximiser ses revenus d’exportation. L’attribution récente d’un permis d’exploitation au groupe russe témoigne de cette volonté de relance.
Un nouveau souffle pour l’or au Burkina Faso
Le Conseil des ministres au Burkina Faso a validé l’octroi des droits d’exploitation du gisement aurifère de Niou à Nordgold. Cette autorisation, officialisée le jeudi 24 avril, permet à la filiale de l’entreprise russe, Jilbey Burkina Sarl, de renforcer sa présence dans le secteur minier du pays. Jilbey Burkina Sarl détiendra 85 % des parts de ce projet prometteur.
Le gisement de Niou recèle un potentiel estimé à 20,22 tonnes d’or sur une période de huit ans. Cela représente une production annuelle moyenne qui dépasse les 2,5 tonnes. Ce volume significatif pourrait représenter près de 5 % de la production industrielle totale d’or enregistrée par le Burkina Faso l’année précédente.
Cette initiative gouvernementale répond directement à la nécessité d’endiguer le déclin constant de la production industrielle d’or. En 2024, cette production a chuté à 53,37 tonnes, marquant ainsi sa troisième année consécutive de régression. Ce recul a débuté en 2022, suite à l’arrêt des activités à Taparko, qui était la principale mine de Nordgold dans le pays, en raison de la crise sécuritaire persistante.
Le projet Niou bénéficie d’un environnement économique particulièrement favorable avec des prix de l’or qui atteignent des niveaux records. L’once d’or a franchi cette année le seuil symbolique des 3000 dollars. Les prévisions de JP Morgan suggèrent même une possible ascension du cours jusqu’à 4000 dollars d’ici le deuxième trimestre 2026. Au prix actuel du 28 avril 2025, la production future du gisement de Niou est valorisée à plus de 2,3 milliards de dollars.
Pour l’instant, aucune information précise n’a été communiquée concernant l’investissement nécessaire au développement de la mine. De même, le calendrier de construction et de mise en service de cette future exploitation aurifère reste à définir. Il est important de rappeler que le projet Yimiougou, également détenu par Nordgold et autorisé en 2022, n’a démarré sa production qu’au premier trimestre 2024, soit plus d’un an après l’obtention de son permis.
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Diversification des projets aurifères
Au-delà de l’implication de Nordgold, d’autres projets miniers pourraient contribuer à une augmentation de la production d’or burkinabè dans les années à venir. La mine de Kiaka, exploitée par la compagnie australienne West African Resources, prévoit un démarrage de ses activités au troisième trimestre 2025. Cette mine ambitionne une production annuelle de 234 000 onces sur une période de vingt ans.
La société canadienne Orezone prépare également une extension significative de sa mine de Bomboré. Cette expansion pourrait potentiellement doubler sa production annuelle pour atteindre 250 000 onces. À titre de comparaison, la production de cette mine s’est établie à environ 119 000 onces en 2024. Ces initiatives plurielles augurent d’une possible reprise de la production aurifère du Burkina Faso dans les prochaines années.