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Face à la dégradation alarmante des routes et à la crise des déchets qui touchent les villes camerounaises, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, a tiré la sonnette d’alarme. Devant les députés le 4 avril dernier, elle a souligné le besoin crucial d’un investissement d’au moins 130 milliards de FCFA pour remettre en état les infrastructures routières urbaines. Ce financement peine à être débloqué en raison de contraintes réglementaires, malgré l’attention portée à ce dossier par le chef de l’État.
Un financement bloqué et des villes en souffrance au Caméroun
La ministre Célestine Ketcha Courtès a expliqué aux députés que le blocage des fonds nécessaires à la réhabilitation des routes urbaines est lié à une circulaire spécifique. « N’eût été le blocage lié à la circulaire sur le cautionnement avec la Caisse des dépôts et consignations (…), vous auriez déjà vu Yaoundé en chantier pour ses voies stratégiques », a-t-elle déclaré, illustrant l’impact direct de cette contrainte administrative sur les projets. Elle a cependant tenu à rassurer quant à l’implication du président de la République, affirmant qu’il suit attentivement cette problématique et que des solutions sont en cours d’étude au niveau de la présidence.
Au-delà des obstacles administratifs, la rareté des ressources financières au niveau national constitue un frein majeur à l’avancement des projets de réhabilitation des voiries urbaines. Pour pallier ce manque de moyens, le gouvernement camerounais s’est tourné vers des partenaires internationaux. « Le chef de l’État a fait appel aux partenaires de développement », a précisé la Minhdu, soulignant l’importance de la coopération internationale pour surmonter les défis financiers.
Cette démarche a notamment conduit à la mise en œuvre du Projet de développement de villes inclusives et résilientes (PDVIR), un programme ambitieux qui bénéficie du soutien financier de la Banque mondiale et de l’Union européenne, avec une enveloppe de près de 200 milliards de FCFA destinée aux infrastructures urbaines.
En attendant que ces financements substantiels se concrétisent sur le terrain, la Minhdu a tenu à rappeler les actions déjà entreprises par son ministère malgré les difficultés budgétaires. En 2022, un montant de 13 milliards de FCFA avait été sollicité pour la réhabilitation urbaine, mais seulement 2 milliards de FCFA ont été effectivement débloqués en 2023.
« Nous avons fait le maximum avec ces 2 milliards pour Douala et Yaoundé », a affirmé la ministre, soulignant les efforts réalisés avec les ressources limitées disponibles. Pour l’année 2024, une enveloppe de 6,7 milliards de FCFA a permis la réhabilitation de 10 kilomètres de routes dans la ville de Yaoundé, démontrant la continuité des actions entreprises malgré les contraintes persistantes.
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Perspectives et éfforts en cours pour l’amélioration urbaine
La ministre a insisté sur la volonté du gouvernement de trouver des solutions durables à la dégradation des infrastructures urbaines. Les discussions avec les partenaires au développement et l’implication directe de la présidence de la République témoignent de l’importance accordée à cette problématique cruciale pour le bien-être des populations camerounaises. L’espoir réside désormais dans le déblocage des fonds nécessaires et la mise en œuvre effective des projets structurants tels que le PDVIR, qui devraient apporter une amélioration significative du cadre de vie dans les villes du Cameroun.