Cameroun : pays pilote de la bourse africaine du Cacao

Afficher les titres Masquer les titres

Le Cameroun a été choisi pour accueillir le projet pilote d’une bourse africaine du cacao, une initiative majeure pour le continent qui produit environ 75 % des fèves mondiales. Cette annonce a été faite le 10 avril 2025 par Michel Arrion, directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), sur la télévision publique camerounaise (CRTV). Cette décision découle de la 111ᵉ réunion du Conseil international du cacao et de ses organes annexes, qui s’est tenue à Yaoundé du 7 au 10 avril.

Une bourse africaine pour le Cacao

L’ICCO avance vers la concrétisation d’un projet évoqué depuis 2021 et officialisé en 2022, en sélectionnant le Cameroun pour cette phase pilote. « Le Conseil de l’ICCO a donné son accord de principe pour lancer une étude sur la mise en place d’une bourse du cacao en Afrique », avait déclaré Michel Arrion lors d’une réunion extraordinaire de l’ICCO à Montpellier en décembre 2022. Cette future bourse devrait se concentrer sur les quatre principaux pays producteurs africains : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Cameroun.

Le choix du Cameroun pour ce projet n’est pas un hasard, car le pays ambitionne depuis plus de dix ans de créer sa propre bourse des matières premières avec le soutien de l’ICCO. Cette volonté s’est traduite par la signature d’un protocole d’accord le 17 février 2014 à Yaoundé, portant sur le financement de l’étude de faisabilité de la Cameroon Commodities Exchange (CCX). Le cabinet Eleni LLC, connu pour avoir mis en place la bourse des matières premières d’Addis-Abeba, en Éthiopie, a réalisé cette étude.

L’étude de faisabilité, livrée après six mois, avait identifié huit produits susceptibles d’être négociés sur la plateforme de la CCX, notamment le cacao, le maïs, le sorgho, le mil, le manioc séché, l’huile de palme, le riz paddy et le coton. Cependant, ce projet, tout comme celui d’une bourse du café envisagée avec la Russie depuis 2016, est resté en suspens jusqu’à présent.

Lire aussi : Cameroun : 130 Milliards FCFA urgents pour les routes urbaines

Objectifs et perspectives de la bourse

Cette bourse du cacao en Afrique est présentée comme une alternative aux places boursières de Londres et de New-York, où les prix du cacao sont actuellement fixés. L’ICCO espère que cette initiative contribuera à un meilleur partage des revenus générés par l’industrie cacaoyère entre les producteurs et les acteurs industriels. « Le combat des producteurs est celui des prix justes et équitables », a souligné le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, lors de la réunion du Conseil international du cacao à Yaoundé.

Michael Ndoping, directeur général de l’Office national du cacao et du café (ONCC), a précisé que les producteurs de fèves, majoritairement situés en Afrique, ne perçoivent actuellement qu’environ 7 % des revenus de l’industrie cacaoyère mondiale. Le reste des bénéfices est capté par les industriels et les opérateurs de la chaîne logistique. L’ICCO soutient que la création d’une bourse du cacao en Afrique pourrait significativement améliorer cette répartition des revenus.

Donnez votre avis

Soyez le 1er à noter cet article