Cameroun : seulement 2860 recrutements prévus dans la fonction publique en 2025

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Le Cameroun prévoit une diminution significative de ses recrutements dans la fonction publique pour l’année 2025. Le plan récemment dévoilé annonce l’intégration de 2 860 nouveaux agents, un chiffre en net recul par rapport aux 4 692 postes offerts en 2024. Cette réduction de 39% soulève des questions quant aux orientations futures de l’emploi public dans le pays.

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Le projet de recrutement pour l’exercice 2025 détaille les différentes modalités d’intégration des futurs fonctionnaires. Selon un document transmis par Séraphin Magloire Fouda, secrétaire général des services du Premier ministre, au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, une part importante des postes concerne les recrutements classiques. « 1 555 places sont réservées aux recrutements dits classiques », précise le document, incluant des concours directs, des formations hors et au sein de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), ainsi que des tests de sélection directs.

Parallèlement à ces recrutements classiques, le gouvernement camerounais prévoit également des recrutements spéciaux ciblant des secteurs spécifiques. « 750 recrutements spéciaux sont prévus », indique le plan, avec des postes notamment ouverts dans les universités de Garoua, Bertoua et Ebolowa, l’administration pénitentiaire, le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, et l’Institut d’économie et des finances. S’ajoutent à cela 555 postes qui seront pourvus par le biais de concours professionnels, offrant ainsi diverses opportunités d’accès à la fonction publique.

En marge de ces recrutements, une initiative gouvernementale d’envergure concerne le secteur de la santé. Le plan prévoit l’intégration et la contractualisation de 4 144 personnes dans ce domaine, répondant ainsi aux mesures présidentielles visant à renforcer l’offre médicale sur l’ensemble du territoire. Cette démarche souligne l’importance accordée au secteur de la santé dans les priorités du gouvernement camerounais pour l’année à venir.

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Contexte de réformes et de révocations

Cette nouvelle vague de recrutements intervient dans un contexte particulier marqué par la poursuite des efforts de l’État pour assainir les fichiers de la fonction publique. Le gouvernement continue le processus de révocation des fonctionnaires jugés indélicats, une action entreprise suite aux conclusions du Comptage physique des personnels de l’État (Coppe) lancé en 2018. « Une nouvelle série de révocations a été annoncée le 5 mars 2025 par le ministre Joseph Le », portant à 4 556 le nombre total d’agents radiés depuis le début de cette opération.

Le Coppe, mené par le ministère des Finances, avait permis d’identifier et de supprimer près de 10 000 agents fictifs. Cette action avait généré une économie budgétaire annuelle significative. « Le Coppe a permis de détecter et de supprimer près de 10 000 agents fictifs du fichier solde de l’État, générant ainsi une économie budgétaire annuelle estimée à 30 milliards de FCFA dès 2019 », rappelle le document. La réduction des recrutements en 2025 pourrait être interprétée comme une continuation de cette politique de rationalisation des dépenses publiques et d’amélioration de la gestion des ressources humaines au sein de l’administration camerounaise.

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