La Côte d’Ivoire subit d’énormes préjudices du fait de la corruption. Une gangrène qui infecte presque tous les secteurs d’activité. Selon Stanislas Zézé, c’est plusieurs milliards de francs CFA que le pays perd chaque année à cause de ce fléau.
Corruption en Côte d’Ivoire : 1 400 milliards envolés par an
Le chiffre est alarmant et fait froid dans le dos. 1 400 milliards de francs CFA perdus chaque année du fait de la corruption en Côte d’Ivoire. C’est l’une des plus grosses révélations entendues à la présentation du « rapport risque pays Côte d’Ivoire » de l’agence Bloomfield Intelligence. Ce montant montre l’ampleur du fléau, même si le pays a gagné 5 points dans le rapport 2024 de l’indice de perception de la corruption.
Comme dans tous les autres pays, la corruption prend plusieurs formes et implique divers acteurs en Côte d’Ivoire. Selon un rapport d’analyse stratégique (2020 – 2023) de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (Centif-Ci), « le secteur le plus touché est celui de l’administration publique, en particulier les services en charge des finances ».
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En Côte d’Ivoire, les personnes impliquées majoritairement dans des dossiers de corruption et infractions assimilées sont majoritairement les « Personnes Politiquement Exposées (PPE) et les cadres de l’administration publique, notamment ceux des administrations financières ». Selon la Centif, sur la période allant de 2020 à 2023, la majorité des mis en cause sont de sexe masculin.
Blanchiment : l’immobilier, refuge des fonds volés
Le blanchiment de capitaux est une infraction pénale liée à la corruption. Il est connu de tous que, généralement, le butin issu des actes de corruption alimente les réseaux de blanchiment. Il y a des secteurs clés qui constituent la destination finale des fonds détournés ou mal acquis.
Les différentes affaires (2020 – 2023) analysées par la Centif révèlent que les fonds détournés sont souvent investis dans l’immobilier, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger. L’achat de terrains, maisons, appartements, mais aussi de véhicules, notamment de luxe, constitue l’un des principaux moyens de blanchir ces fonds.
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La Cellule note un décalage entre le nombre de cas de corruption recensés dans certains secteurs et les montants détournés. Par exemple, les sociétés d’État apparaissent moins souvent dans les affaires signalées, mais elles représentent à elles seules plus de la moitié des sommes détournées (51,70 %). En comparaison, l’administration publique, les entreprises privées et les collectivités affichent des montants moins importants.