Armand Krikpeu, Secrétaire général de la plateforme Agir Pour le Peuple (AGIP), se trouve dans une situation critique après l’échec de la marche contre la vie chère. Cette manifestation, prévue pour dénoncer la flambée des prix des produits de première nécessité, n’a finalement pas eu lieu, mais les répercussions judiciaires n’ont pas tardé à se faire sentir.
Côte d’Ivoire : initiateur de la marche contre la vie chère, Armand Krikpeu risque gros
Au moins 16 participants ont déjà été condamnés à six mois de prison ferme. Quant à Armand Krikpeu, il attend toujours son procès, mais les accusations qui pèsent sur lui sont bien plus lourdes que celles des autres membres de la plateforme.
Selon des sources proches du dossier, Armand Krikpeu risque une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison ferme. Les mêmes sources indiquent qu’il pourrait être poursuivi pour des faits d’ »incitation à l’insurrection« , d’ »atteinte à la sûreté de l’État« , de « trouble à l’ordre public » et d’ »occupation illégale de lieux publics« . Ces chefs d’accusation aggravent considérablement sa situation, d’autant plus que son rôle en tant qu’organisateur principal de la marche est perçu comme un acte de défiance directe envers les autorités.
La marche, bien que finalement annulée sous la pression des forces de l’ordre, visait à dénoncer la hausse des prix qui affecte durement les ménages ivoiriens. AGIP a notamment pointé du doigt l’augmentation des prix du riz, de l’huile et du sucre, des produits de base devenus inaccessibles pour de nombreuses familles. À cela s’ajoutent les expulsions forcées et les « déguerpissements sauvages » qui touchent les populations les plus vulnérables, aggravant leur précarité.
Des voix dénoncent une répression sévère
Bien que le mouvement se voulait pacifique, les autorités ont rapidement réagi en déployant un dispositif sécuritaire pour empêcher la tenue de la marche. Une trentaine de personnes ont été interpellées, y compris Armand Krikpeu. Les forces de l’ordre ont jugé cette manifestation illégale, justifiant ainsi l’arrestation massive de ses participants. La répression de ce type de rassemblement s’inscrit dans une logique plus large de contrôle des mouvements de contestation en Côte d’Ivoire. Les derniers affrontements entre policiers et habitants lors des déguerpissement en disent long.
Le sort d’Armand Krikpeu, figure de proue de ce mouvement, pourrait bien servir d’exemple pour décourager d’autres initiatives similaires. L’affaire est suivie de près dans un contexte économique de plus en plus difficile où les autorités sont soupçonnés de vouloir réduire la société civile au silence.