Le Fonds Monétaire International (FMI) a récemment exprimé sa préoccupation concernant la mise en œuvre du programme de réformes économiques au Ghana. Ce programme, initié en mai 2023, vise à rétablir la stabilité macroéconomique et à assurer la viabilité de la dette du pays ouest-africain. Selon un communiqué publié par l’institution financière le mardi 15 avril 2025, la performance globale de ces réformes a connu une « détérioration » significative à la fin de l’année 2024.
Détérioration des réformes économiques
Les données budgétaires préliminaires ont révélé des « dérapages » notables à l’approche des élections générales de 2024. Cette situation est principalement due à une « forte accumulation de dettes », ce qui a contribué à une inflation qui a dépassé les objectifs initialement fixés par le programme. De plus, le FMI a noté que « plusieurs réformes et mesures politiques ont été retardées » dans des secteurs clés tels que le budget, la finance et l’énergie.
L’accord de 36 mois conclu en 2023 entre le Ghana et le FMI, d’un montant total de 3 milliards de dollars, avait pour ambition de mettre en œuvre des réformes structurelles importantes. Ces réformes devaient renforcer la résilience économique du Ghana et établir les bases d’une croissance plus forte et inclusive. L’objectif était de transformer la politique fiscale, l’administration des recettes et la gestion des finances publiques. Des mesures spécifiques visaient à corriger les faiblesses observées dans les secteurs de l’énergie et du cacao, piliers de l’économie ghanéenne.
Face à ces constats, les nouvelles autorités ghanéennes ont pris des initiatives pour rectifier la trajectoire politique et s’assurer que les objectifs du programme restent réalisables. Un audit de la dette a été lancé pour examiner l’ampleur et la nature précise de ces « dérapages ». Les premières estimations indiquent que le solde primaire affichait un déficit d’environ 3,25% du Produit Intérieur Brut (PIB).
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Efforts du gouvernement et perspectives
Le gouvernement de John Mahama a annoncé une série de mesures drastiques pour restaurer la stabilité financière du pays. Cette « thérapie de choc » comprend des coupes budgétaires significatives ainsi que des réformes fiscales et énergétiques profondes. Parmi les réformes annoncées, on note la suppression de plusieurs taxes, dont la E-Levy, et la renégociation des contrats avec les producteurs d’électricité indépendants (IPP). L’objectif de cette renégociation est de réduire les charges de capacité et les coûts d’exploitation dans le secteur énergétique.
Le chef de l’État s’est également engagé à restructurer l’organisme public, en limitant les dépenses administratives et en ouvrant davantage la voie au secteur privé. Il a notamment critiqué l’Office du cacao (Cocobod) pour son manque d’efficacité à améliorer les revenus des producteurs locaux. À l’issue de sa mission, le FMI a conclu un accord avec les autorités ghanéennes concernant les politiques et les réformes économiques nécessaires pour la quatrième revue du programme FEC.
Une fois approuvée par la direction et le conseil d’administration du FMI, cette revue permettra au Ghana de recevoir environ 370 millions de dollars. Sur le plan macroéconomique, l’économie du Ghana montre quelques signes encourageants après une période de forte inflation. Le taux d’inflation est passé de 23,1% en février 2025 à 22,4% en mars 2025. Cependant, la dette publique demeure une préoccupation majeure pour la stabilité financière du pays. À moyen terme, les perspectives de croissance pour le Ghana restent positives. Le FMI prévoit une hausse du PIB à 2,8% pour cette année, suivie d’une accélération à 4,7% en 2026.